Le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire renoue avec une croissance forte

Les grues de 150 tonnes du port Nantes Saint-Nazaire ont manutentionné 100 000 tonnes de composants éoliens en 2022.

Crédit photo Olivier Constant   
Le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire a plus que rattrapé les tonnes perdues en 2021 dans les vracs liquides. Son activité s’est donc rapprochée des niveaux de trafic réalisés avant-crise.

Le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire a connu en 2022 un bien meilleur exercice qu’au cours de l’année précédente. La reprise exponentielle des flux énergétiques explique quasiment à elle seule les 29,7 millions de tonnes (Mt) recensées l’année passée. La croissance du trafic s’est donc établie 57 %. Ce chiffre est à mettre en parallèle avec les 30,7 Mt manutentionnées en 2019.

Un effet d'aubaine

La progression précitée est, pour partie, la conséquence de la crise énergétique mondiale née de la guerre en Ukraine. À l’instar de nombreux pays européens, la France a eu besoin de sécuriser ses flux énergétiques en prévision de l’hiver 2022/2023. Le terminal méthanier Elengy de Montoir-de-Bretagne a donc été sollicité à plein, le trafic de 9,9 Mt (+ 85 %) représentant un record.

Mais ce n’est pas là la seule installation établie dans l’estuaire de la Loire qui a bénéficié de cet effet d’aubaine. La centrale EDF de Cordemais a, en effet, été fortement sollicitée pour subvenir aux besoins électriques du Grand Ouest. Conséquemment, elle a reçu 1,2 Mt de charbon l’année passée contre seulement 800 000 tonnes en 2021 (et 0,2 Mt en 2020). Enfin, le redémarrage progressif de la raffinerie Total Energies de Donges à l’été 2022 a entraîné des importations de pétrole à hauteur de 5,1 Mt (0 en 2021), les produits raffinés représentant pour leur part 4,3 Mt (+ 10 %).

Les céréales en pointe

À l’instar de son homologue de La Rochelle, Nantes Saint-Nazaire Port a également connu une excellente année dans le domaine des céréales. Les 500 000 tonnes supplémentaires à 1,2 Mt ont représenté une croissance proche de 80 %.

Les variations sur les autres postes sont moins significatives. Il convient, toutefois, de mentionner la baisse de 7 % du nombre de conteneurs traités (135 600 tonnes) et ce alors même que le potentiel identifié du terminal est de l’ordre de 350 à 400 000 conteneurs par an. Seconde baisse, celle de 11 % du trafic roulier. Ce recul est consécutif aux difficultés d’approvisionnement en matières premières de l’usine Stellantis de Vigo (Espagne). A contrario, la reprise de l’activité aéronautique (via une augmentation des cadences) s’est traduite par une augmentation du trafic maritime (+ 72 %), le nombre d’escales ayant doublé.

Changement de modèle économique à venir

Ces bons résultats d’activité ne détournent pas la volonté du port de mettre en oeuvre un changement de modèle économique liée à la baisse graduelle des énergies fossiles. Sur ce plan, l’un des projets majeurs des 540 millions d'euros (M€) qui vont être investis dans les installations sur la période 2021-2030 sera la construction d’un quai de plus de 700 mètres de long destiné à accueillir les activités d’assemblage des éoliennes géantes (pales de 120 m de longueur) devant composer les futurs parcs éoliens offshore flottants implantés au large de l’Arc Atlantique.

Au terme d’un investissement d’environ 200 M€ dont 130 M€ d’infrastructures, ces nouvelles installations devraient être prêtes dès 2027-2028 afin d’être en avance au rendez-vous du déploiement des premiers champs précités.

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