En 2020, crise sanitaire ou pas, l’armateur danois A.P. Moller - Maersk a tiré son épingle du jeu. En effet, le groupe a enregistré un bénéfice net de + 2,9 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), un chiffre d'affaires qui a gagné 2,2 %, à 39,74 Md$, dont 24,9 milliards USD (+ 2,4 %) pour le fret et un résultat brut d'exploitation, EBITDA, en progression de 44 %, à 8,22 milliards.
"Malgré de faibles volumes pendant la majeure partie de 2020, la rentabilité a augmenté au cours des neuf premiers mois et a terminé l'année avec des résultats record au quatrième trimestre dans la logistique et les terminaux, tandis les activités de ligne régulière ont réalisé un trimestre exceptionnel", indique le groupe dans son rapport annuel.
Une baisse des échanges
Sur la seule activité transport de conteneurs, l’activité a été marquée par une chute de 2 % sur les échanges Est-Ouest. C'est ce versant que la crise sanitaire a considérablement impacté. En effet, les confinements chinois puis européens ont conduit à une baisse des échanges qui n’a pas été compensée lors des déconfinements. "Les importations américaines de conteneurs en provenance d'Asie ont diminué de 9,5 % au premier semestre, mais un réapprovisionnement des stocks et une forte hausse de la consommation aux États-Unis ainsi qu’un boom immobilier et des mesures de relance budgétaire ont débouché sur une croissance des importations de 4 % en 2020", précise le rapport.
En ce qui concerne les échanges Nord-Sud, le scénario se répète. "Les importations d'Amérique latine ont diminué de 9 %, reflétant un fort impact négatif du Covid-19 sur les principales économies de la région. Les importations africaines ont également diminué de 5 %. À mesure qu'un vaccin anti-Covid-19 deviendra disponible en 2021, il y a des raisons de croire que la demande de conteneurs augmentera, peut-être de 3 à 5 %, en 2021", espère l’armateur dans son rapport.
Des taux de fret en hausse
Côté taux de fret, les tarifs ont bondi en moyenne de 18 % en 2020. Sur l’axe Asie/États-Unis, la hausse, qui a atteint 28 % vers la côte ouest des Etats-Unis et 18 % sur la côte est, s’explique notamment par la pénurie de navires et l’engorgement des installations portuaires.
Entre l’Asie et l’Europe, les augmentations des taux de fret ont avoisiné 13 % vers le nord de l’Europe et 23 % vers l’Europe méditerranéenne. Pour les prochains mois, les paris sont ouverts, mais la confiance semble avoir pris du plomb dans l'aile. "Pour l’heure, des incertitudes sur la demande de conteneurs et sur la normalisation des chaînes d’approvisionnement planent sur l'évolution des taux de fret en 2021", précise l’armateur.