Le 17 avril, le Turkménistan a inauguré sa première autoroute, un projet qui doit désenclaver la région et augmenter le flux de marchandises entre l'Europe et Asie en connectant des axes de transport stratégiques. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée à Mary, à quelque 375 km au sud-est d'Achkhabad, la capitale de cet État bordant la mer Caspienne.
"La construction de l'autoroute Achkhabad-Turkmenabad, longue de 600 km, est une autre preuve de la renaissance de l'ancienne grande route de la soie", a souligné Serdar Berdymoukhamedov, le président. Il fait référence au gigantesque projet chinois d'infrastructures maritimes et terrestres qui cherche à rééditer l'axe commercial qui a traversé des siècles durant l'Asie centrale.
Relier les corridors de transport
Cette autoroute permettra d'acheminer les marchandises vers le port de Turkmenbachi sur la Caspienne, puis vers l'Europe via le Caucase.
D'après le dirigeant turkmène, "elle est d'une grande importance pour relier les corridors de transport sur les axes Est-Ouest et Nord-Sud".
Le corridor Nord-Sud relie notamment la Russie à l'Inde via l'Iran. Il réduit les coûts et la durée de transports des marchandises entre Asie et Europe.
Déjà stratégique pour Moscou, afin de contourner les sanctions occidentales prises depuis 2014 après l'annexion de la Crimée, la route prend de plus en plus d'ampleur, notamment depuis l'invasion russe de l'Ukraine et le pivot de l'économie russe vers l'Asie.
2,3 Md$ d'investissement
L'autoroute payante inaugurée le 17 avril, dont un dernier tronçon reste cependant à construire, a coûté 2,3 Md$, selon les chiffres annoncés au début des travaux en janvier 2019.
La rédaction (avec l'AFP)