« Le Covid nous a montré qu'il était necessaire de s'adosser à un groupe pour développer et un groupe comme FRS représente une opportunité », justifie Onick Deravel, le directeur général adjoint de l'Express des Îles depuis 2020. La compagnie maritime guadeloupéenne vient d'être rachetée par l'entreprise allemande FRS.
Cette transaction, justifiée par le départ à la retraite des principaux dirigeants de L'Express des Îles, « demeure soumise aux approbations réglementaires usuelles et aux mesures finales de clôture », a précisé la compagnie antillaise.
Le groupe allemand, basé à Flensburg, est un acteur historique du ferry en Europe, ses origines remontant à 1866. Au cours des dernières décennies, la compagnie est passé du statut d'opérateur régional de ferry à celui de groupe international comptant une soixantaine de ferries, ro-pax, CTV, conventionnels, navires-taxis, et une douzaine de filiales.
Un groupe aux assises historiques
En 2023, FRS a transporté 5,7 millions de passagers et 1,5 million de véhicules sur ses lignes maritimes nationales et internationales (Europe du Nord, Moyen-Orient et Pacifique). Plus récemment, la compagnie a commencé à développer la logistique offshore avec notamment des navires de services maritimes (CTV).
Basée au terminal de Bergevin à Pointe-à-Pitre, L'Express des Îles (anciennement ATE, pour Antilles Trans Express), bien connue des Guadeloupéens et Martiniquais avec ses 37 années d'existence, relie différentes îles des Caraïbes : Guadeloupe, Marie-Galante, Les Saintes, Martinique, Dominique, Sainte-Lucie. Et ponctuellement Antigua, Montserrat, Saint-Kitts ou Saint-Vincent avec trois catamarans à grande vitesse, à travers sa filiale Jeans for Freedom, qui fait partie de la reprise.
Elle transporte « annuellement environ 700 000 passagers », selon Onick Deravel, qui s'apprête à en devenir directeur général. Aucun licenciement n'est évoqué parmi les 70 salariés : « l'équipe continue à fonctionner comme on l'a fait depuis toujours ».
Un éventuel développement de lignes interrégionales
Des discussions seraient en cours avec FRS sur un éventuel développement des lignes interrégionales.
Quelques heures après cette annonce surprise, Péyi Gwadloup, groupe minoritaire du conseil régional, a exprimé ses regrets auprès de l'AFP qu' il n'y ait eu « aucun investisseur guadeloupéen ou antillais pour reprendre cette entreprise essentielle dans l'organisation de la mobilité maritime dans l'archipel ».
La Région, qui déplore le « manque de transparence dans cette affaire », sera vigilante, assure-t-elle, « pour garantir que les engagements et obligations de la société pour le désenclavement des îles du sud soient tenus ».
A.D
