Les agents maritimes et les consignataires de navires de la place portuaire marseillaise, qui ont traversé un premier semestre incertain en raison des mouvements sociaux, tablent sur une reprise pour la fin de l'année. Rencontre auprès de Gérald Kothé, réélu à la présidence de l'AACN pour deux ans.
Le directeur régional Sud France de Mediterranean Shipping Company (MSC) entame son second mandat à la présidence de l'Association des agents maritimes et consignataires de navires de Marseille-Fos (AACN) avec, pour le métier qu'il représente, les "incertitudes" enregistrées au premier semestre.
Pour lui, la guerre en Ukraine survenue en février 2022 a enrayé au fil des mois certains pans de l'essor du shipping mondial dont la profession avait tiré profit au cours de la crise sanitaire. Une période pendant laquelle, rappelle-t-il, les agents maritimes s'étaient trouvés dans une conjoncture de "navires pleins de marchandises, une demande de transport difficile à aborder, une explosion des taux de fret et une congestion portuaire mondiale".
Pour Gérald Kothé, au premier semestre, la profession, bien qu'ayant été confrontée à "des événements sociaux en France", a su, malgré tout, dans ces conditions incertaines "pu assurer globalement le déroulement normal des escales".
Et de rappeler que les agents maritimes, depuis 2020, n'ont jamais mis en suspens "leurs conditions d'accueil aux navires".
Abordant le chapitre de la transition énergétique, le président de l'AACN a affirmé que "le secteur se réforme à grands pas".
Et de citer les carburants alternatifs auxquels font déjà appel les compagnies maritimes aujourd'hui tels que le GNL, ceux vers lesquels elles se tournent tels que l'hydrogène, l'ammoniac ainsi que la propulsion vélique. Autant de moyens de propulsion qui leur permettent de jouer le jeu de la décarbonation.
Le succès du Pre-arrival notice
Concernant la gestion du Pré-arrival notice (Pan), Gérald Kothé estime que cette solution, sur laquelle l'AACN a œuvré aux côtés du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos (STM), de MGI, de l'opérateur Seayard et du Grand Port maritime, a permis de fortement améliorer la fluidité des marchandises. Pour preuve, selon Gérald Kothé, en un an, le nombre d'ensemble routiers attendant avant d'être servis est passé de 9 % en mars 2022 à -0,36 % en 2023.
Ces travaux dans lesquels s'est impliquée l'AACN font dire à son président que qu'"un agent maritime ne peut rien seul" et que la profession se félicite de s'être "mise au profit de la place portuaire locale."
Une place dont il déclare qu'elle est "la première des ports français". Des propos plutôt rassurants pour les professionnels portuaires venus assister à cette assemblée générale qui avaient entendus parler quelques jours plus tôt que Terminal Investment Limited (TIL), la filiale manutention portuaire du numéro un mondial de la ligne régulière, a complété récemment de 200 millions supplémentaires son investissement initial de 700 M EUR réalisé en 2022.
Une quarantaine de membres à l'AACN
S'adressant aux agents maritimes et aux représentants de la place présente, Hervé Martel, le président du directoire du Grand Port maritime de Marseille, a affirmé que "depuis le début de l'année, la conjoncture est contrastée. Après quelques années fastes, on a bien vu que la reprise tarde à s'exprimer". Après avoir jugé catastrophique le mois de mars et difficile le premier trimestre de l'année en cours, il dit prévoir arriver "cette reprise pour la fin de l'année ou pour 2024". Le patron du GPMM redoute toutefois voir arriver une surcapacité.
Dans le secteur passagers, Hervé Martel s'attend à une bonne dynamique dès l'automne et estime enfin que "Marseille-Fos a une carte à jouer dans l'éolien flottant".
L'association marseillaise des agents maritimes compte encore une quarantaine de membres. Elle s'est vue rejointe en 2022 par deux nouveaux adhérents : le chinois Cosco et l'Agence maritime Delpierre.
Elle a en a perdu un, en revanche, en raison d'Universal Maritima qui a repris l'an dernier la représentation d'Ignazio Messina France.