X-Press pourrait être le premier opérateur à exploiter un feeder au méthanol vert.

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Eco Maestro

Le premier feeder au méthanol, l'Eco Maestro, devrait naviguer de Shanghai à Rotterdam.

Crédit photo ©X-Press Feeder
La compagnie maritime de feeders, qui exploite une flotte de plus de 100 petits porte-conteneurs sur des itinéraires de courte distance, a commandé 14 navires à double motorisation de 1 200 EVP au méthanol, attendus entre le premier trimestre 2024 et la mi-2026. La demande de méthanol du secteur maritime devrait dépasser 4 Mt par an d’ici 2025.  

L'opérateur de feeders, X-Press, basé à Singapour, prévoit d'utiliser du méthanol vet pour alimenter une partie de sa flotte en Europe dès le deuxième trimestre 2024, a indiqué l'entreprise.

La compagnie, qui exploite plus de 100 navires, a commandé 14 navires bicarburants (longueur hors tout de 148 m) avec le méthanol et du fuel conventionnel. Le premier navire, l'Eco Maestro, confié à New Dayang Shipbuilding, devrait naviguer de Shanghai à Rotterdam via Suez.

La société recevra huit navires en 2024, tandis que les six autres seront livrés en 2025-2026. Les feeders sont destinés à être déployés sur les liaisons entre Rotterdam et les ports baltiques, non sans lien avec l'intégration du transport maritime dans le marché carbone européen à partir du 1er janvier 2024.

Pour rappel, le mécanisme vise à fixer une limite ou un plafond aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Chaque année, un nombre de quotas européens (EUA) sera mis à disposition des échanges sur le marché dont le volume sera réduit progressivement afin que l'UE atteigne son objectif de réduction des émissions de GES de 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990, et de zéro net d'ici 2050.

Il a été convenu que les compagnies maritimes devront soumettre des quotas équivalents à 40 % de leurs émissions en 2024 puis à 70 % en 2025 avant de couvrir la totalité en 2026.

Mais le transporteur n'exclue toutefois pas de couvrir d'autres pays « dans quelques années », peut-être sur « le continent américain ».

Disponibilité et la distribution du méthanol problématiques

L'utilisation du méthanol vert, produit à partir de la biomasse ou d'énergies renouvelables si le process est associé à la technologie de capture de CO2, permettra de réduire les émissions de dioxyde de carbone des navires de 65 % par rapport aux carburants conventionnels, garantit Francis Goh, le directeur d'exploitation de X-Press Feeders. Soit une économie de 268 kg d'émissions de CO2e pour chaque EVP transporté, par rapport à un feeder brûlant du fuel, assure-t-il, conscient que la disponibilité et la distribution du méthanol dans les ports à l'échelle mondiale constituent toujours un défi.

À l'instar de Maersk en juin, X-Press a conclu un contrat à terme avec le fournisseur néerlandais de méthanol vert OCI Global, qui fournira du biométhanol vert certifié ISCC (International Sustainability and Carbon Certification). Mais l'entreprise est en pourparlers avec d'autres producteurs, ajoute le dirigeant.

« Notre objectif est d'alimenter l'Eco Maestro en méthanol vert pendant toute la durée du voyage, de Shanghai à Rotterdam, mais certains ports en cours de route n'ont pas les infrastructures pour avitailler, et nous les engageons donc à rendre cela possible ».

Les feeders, laboratoire pour le méthanol

X-Press Feeders rejoint Maersk, CMA CGM, Cosco et HMM dans leur volonté d'amorcer la pompe. « En nous lançant dans ce projet, nous voulons également montrer à tous les acteurs du secteur – non seulement les compagnies maritimes, mais aussi les régulateurs, les opérateurs portuaires, les fournisseurs de carburant, les entreprises de logistique, les transitaires et les BCO –, que nous devons tous travailler ensemble. Ce n'est qu'ainsi que le secteur pourra mettre en place l'infrastructure nécessaire dans les ports. Et ce n'est qu'en faisant participer le client final [BCO] que nous pourrons rendre le transport maritime durable financièrement viable », est convaincu le COO.

X-Press Feeders estime être bien placé pour ouvrir la voie au méthanol vert, en tant qu'exploitant « de navires plus petits et plus économes en carburant sur des itinéraires de courte distance et dans un espace géographique relativement restreint », explique la direction, ambitieuse : 95 % de la rotation alimentés par du méthanol, avec un réapprovisionnement après chaque voyage.

La compagnie s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (CO2e) de 20 % d'ici à 2035, de 50 % d'ici à 2040 et d'atteindre un niveau net de zéro d'ici à 2050.

Une demande de plus de 4 Mt d'ici 2025

Selon la direction d'OCI Global, le fournisseur du méthanol vert, la demande du secteur maritime devrait dépasser 4 Mt par an d’ici 2025, sur la base des commandes actuelles de nouveaux navires.

Le Néerlandais a obtenu les approbations et les permis requis pour stocker du méthanol dans plusieurs ports. En février, l'entreprise a annoncé un projet avec Unibarge visant à refiter la première barge au méthanol, qui sera déployée dans le port de Rotterdam.

Pour augmenter sa production d'ammoniac et de méthanol, elle porte le projet GasifHy, qui consiste à configurer son usine européenne de méthanol existante à la production de méthanol vert. En cours également, une usine d'ammoniac bleu d'une capacité de 1,1 Mt par an au Texas, dont la production est prévue pour 2025, et d'ammoniac vert en Égypte via Fertiglobe (un partenariat avec la compagnie pétrolière Adnoc), où les premières tonnes provenant de l'électrolyse ont été produites durant le premier semestre.

Adeline Descamps

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