Il manque à la compagnie de transport maritime organisée en coopérative 1,5 M€ pour boucler le financement en vue de construire son porte-conteneur propulsé à la voile.
L'entreprise basée à Lorient et créée à l'initiative de trois entrepreneurs – Matthieu Brunet, président d’Arcadie, Julien Noé, d’Enercoop et Nils Joyeux, de Zéphyr & Borée – a déjà réuni 5,5 M€ auprès de 1 200 sociétaires au cours d’une levée de fonds
Pour ficeler son montage financier, Windcoop fait de nouvel appel au marché mais cette fois pour une collecte dite « citoyenne », car ouverte jusqu’à fin janvier aux particuliers, auprès desquels elle avait recueilli 2 M€ à l'occasion de sa précédente quête.
« En permettant à chacun d’investir – même modestement, à partir de 100 € pour une part sociale –, l’objectif est de faire exister une compagnie maritime basée sur un modèle de financement alternatif, plus transparent, plus éthique, et ouvert à chacun », indiquent les porteurs du projet.
Une étude architecturale détaillée
Le 9 novembre, Windcoop a en outre annoncé avoir confié à Piriou, un autre Breton, une étude architecturale détaillée par la construction de son futur navire. « Nous espérons que cela débouchera sur une commande au premier semestre 2024, affirme Amaury Bolvin, administrateur au sein de Windcoop, et par ailleurs directeur général et cofondateur de la compagnie Zéphyr & Borée. Avec Piriou, nous avons l'assurance d'un voilier à un prix compétitif et d'une expérience indiscutable avec la construction de deux premiers navires propulsés à la voile ». Piriou est en effet à l'œuvre sur les deux navires de TOWT.
Avant de confier cette étude au constructeur de Concarneau, l'entreprise avait cependant lancé un appel d’offres auprès d’une douzaine de chantiers en Europe.
27 chargeurs engagés
Windcoop a obtenu l’engagement de 27 chargeurs, parmi lesquels Arcadie, bien sûr, mais aussi Biocoop, Prova, Ethiquable… « Dans une logique économique, nous avons dû aller chercher du fret au-delà de l’importation de produits bio. Notre clientèle s’est donc élargie à la distribution, l’industrie, l’alimentaire ou encore le textile », précise Amaury Bolvin.
À ce jour, l’engagement des chargeurs apporte un fond de cale de 770 EVP dans les deux sens, soit 61 % du chargement, affirme Alice de Cointet, directrice opérationnelle de Windcoop. « Il y a un petit déséquilibre en faveur des trajets de Madagascar vers la France, mais il nous reste deux ans pour remplir dans les deux sens. Aujourd’hui la priorité est d’engager un maximum de clients. »
La compagnie espère lancer la construction au cours du premier semestre 2024 et une mise à l'eau en 2026. Le voilier de 89 m et 1 500 tpl aura une capacité de 140 EVP et naviguera à 8 nœuds. Sa propulsion pourrait être assurée par la voile à 60 %.
Étienne Berrier
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