Un petit ferry inter-îles, le Mary Joy 3, immatriculé aux Philippines, naviguait dans la mer de Sulu, au sud de l’archipel, lorsque les garde-côtes ont été informés d'un incendie à bord vers 23h00 le 29 mars. Le navire (835 tpl) avait quitté Zamboanga pour un voyage de nuit vers Jolo, dans la province méridionale de Basilan.
Un bilan provisoire fait état de 29 morts (estimation revue à la baisse après avoir évoqué le décès de 31 personnes). Il devrait être bien plus lourd car les secours, qui sont venus à bout du sinistre en deux heures, n’ont pas pu accéder à toutes les parties du navire en raison de la chaleur extrême. Pour l’heure, les rescapés sont au nombre de 160 sur un total de passagers estimé entre 230 et 250 dont 35 membres d'équipage. Mais le manifeste serait incomplet et inexact.
Récurrence des incendies de ferries
Dans la panique, plusieurs passagers ont sauté à la mer, sauvés par des pêcheurs locaux. Mais plusieurs personnes ont cependant péri noyées.
D’après les premiers témoignages recueillis, le feu serait parti des cabines des passagers avant de se propager à la cuisine où des explosions ont été entendus.
Construit en 1990 au Japon, le navire de 73 m, exploité par Aleson Shipping Line (principal opérateur de la région avec 25 navires), a été mise en service dans les années 1970 mais acquis en 2011 par la compagnie.
Parmi les morts, un nourrisson et plusieurs enfants. Il s'agit du deuxième incident signalé cette année tandis qu’en mai 2022, au moins sept personnes avait trouvé la mort dans un incident similaire.
« La tragédie nous rappelle les négligences et les problèmes de corruption dans l'application des règles de sécurité des navires de mer et le fait que les navires de passagers sont des cercueils flottants faute de sécurité », a réagi Joel Villanueva, chef de la majorité au Sénat. Ce dernier a demandé une enquête sur l'Autorité de l'industrie maritime (Marina) et sur les garde-côtes philippins pour déterminer s’ils ont fait respecter les règles relatives à la navigabilité et à la sécurité.
La Marina avait immédiatement ordonné une inspection complète de tous les navires d’Aleson Shipping Lines ainsi qu’un contrôle de conformité concernant les règles de sécurité et les mesures nécessaires pour éviter des incidents similaires.
La rédaction