Sur le marché transpacifique, « tout le monde est extrêmement concentré sur ce qui se passera pendant la haute saison. La congestion portuaire et les retards induits par la congestion, ainsi que les craintes liées aux négociations syndicales à Los Angeles avec l'ILWU rendent la haute saison précoce d’autant plus probable que les importateurs vont anticiper leurs commandes pour éviter d'être submergés par les retards au troisième trimestre », indique VesselsValue, partisan de la thèse d’une peak saison plus rapide que prévu.
En analysant la croissance de la capacité sur les deux routes transpacifiques et sur la base du déploiement actuel des navires, la ligne Asie-côte Ouest devrait voir la capacité hebdomadaire augmenter d'un peu plus de 10 % (par rapport à 2019) durant les 12 prochaines semaines à venir et de 11 % à 17 % depuis l’Asie vers la côte est-américaine.
Selon ses projections, une grande part du surplus d’offre est le fait des transporteurs non membres de l'alliance. Ils sont en effet à l’origine de l’augmentation de la capacité de 20 à 35 % des trois prochains mois alors que les membres des alliances ne devraient apporter guère plus de 6 % de tonnages en plus dans la même période. En revanche, sur la ligne Asie-Europe, la capacité offerte s’aligne sur la haute saison de 2021 tandis qu’au cours de la semaine 29 (du 18 au 24 juillet) le cap des 500 000 EVP sera franchi, ce qui est supérieur à la semaine équivalente depuis 2019.
Rétablissement de certaines escales
Des mouvements s’observent d’ores et déjà. Après avoir évité le port pendant environ six mois, Maersk a annoncé le rétablissement des escales à Newark (New York) sur le service Asie-côte est-américain (TP17/America/Z7S) opéré en commun par 2M et ZIM. En outre, la compagnie israélienne a recommencé à desservir Savannah avec son service ZSE sur lequel Maersk et MSC commercialisent des espaces sous leurs marques respectives TP23 et Liberty.
L'escale de Savannah n'avait pas été desservie depuis janvier en raison de la congestion du port. Les deux services reprendront bientôt leurs rotations initiales. Afin de maintenir l'efficacité opérationnelle de APM Terminals Newark, Maersk évitera temporairement la deuxième escale à Newark. Le service maintient cependant New York comme premier port d'escale aux États-Unis, mais les onze navires de 10 000 à 11 000 EVP déployés par Maersk dans cette boucle n'y retourneront pas pour charger le fret destiné à l’exportation après leurs escales à Norfolk et Baltimore.
CULines lance un nouveau service
Le transporteur intra-asiatique China United Lines (CULines) poursuit ses développement sur le marché transpacifique où il est particulièrement entreprenant depuis un an. Il a lancé ce mois-ci un énième service, cette fois sous le nom de Transpacific Express III (TPN). Le nouveau service relie Qingdao, Ningbo et Los Angeles et il fonctionne en six semaines.
Un deuxième navire devrait rejoindre début juillet le Bangkokmax Xin Ming Zhou 106 affrété par Ningbo Ocean Shipping (NBOSCO) après avoir effectué une rotation complète dans le cadre du service TPX Chine-Los Angeles, exploité conjointement avec Shanghai Jin Jiang entre Qingdao, Shanghai et Los Angeles. Ce qui porte le total des navires opérés sur cette route à sept. Aucun des trois services mis en service par CULines n'est actuellement exploité de manière hebdomadaire, mais l'un d'entre eux s'en approche.
Norfolk, Norfolk, Charleston et Port Everglades, toujours écartés par Hapag-Lloyd
En revanche, Hapag-Lloyd et Maersk vont prolonger de six semaines supplémentaires les suspensions d'escale à Norfolk, Charleston et Port Everglades sur leur service SEC/(New) Tango afin de s'adapter aux problèmes de congestion persistants sur la côte est-américaine.
En février, les deux transporteurs avaient décidé de supprimer l'escale à Norfolk et de desservir Charleston et Port Everglades tous les quinze jours pendant une période de douze semaines. Ce protocole se poursuivra maintenant pendant un mois et demi supplémentaire à partir de juin.
Parallèlement, Hapag-Lloyd et Maersk reconduisent six semaines supplémentaires (à compter de la fin mai) l’alternance à Baltimore et Charleston, desservis tous les quinze jours sur leur service hebdomadaire depuis l’Amérique du sud. La décision avait été prise en avril afin de remédier aux problèmes de congestion des ports de la côte Est.
Adeline Descamps