Retour des actions contre les opérations de croisière à Marseille

Photo d'archive.

Crédit photo ©NBC
Nouvelles actions choc dans la croisière. Des membres du collectif Stop croisières et Extinction Rebellion ont bloqué durant le week-end pendant près de deux heures l'arrivée au port de Marseille de navires de croisière, dénonçant leur pollution.

Ils ont été délogés par la gendarmerie maritime qui a confirmé à l'AFP un blocage des opérations de croisière par une dizaine de kayakistes aux premières heures du samedi 21 septembre. Trois navires de croisière et deux ferries ont dû attendre en mer, en raison de cette action, jugé rare par la direction du port de Marseille.

Vers 07H00 du matin, le navire Aidastella, du croisiériste allemand Aida, a ainsi dû faire demi-tour, douze canoës s'étant positionnés à l'entrée de la rade nord de Marseille, empêchant son entrée et le contraignant à attendre en rade pendant deux heures.

Deux autres navires de croisières, le MSC World Europa (6 000 passagers) et le Costa Smeralda qui devaient aussi accoster dans l'un des premiers ports croisiéristes en Méditerranée ont aussi été retenus au large avant de pouvoir accoster vers 09H30.

Lire aussi : Jean-François Suhas, président du Club de la croisière Marseille Provence « Le paquebot de notre décennie consomme deux fois moins que son grand frère d’il y a 20 ans

Activisme débridé

Une vingtaine d'activistes équipés de gilets de sauvetage à bord de kayaks gonflables avaient déployé des banderoles indiquant « ça sent le gaz » ou « on est très en colère contre MSC Croisières ». Stop croisières, collectif qui a vu le jour à Marseille en 2022, à l’initiative d’un groupe de militants, dénoncent bien d’autres nuisances que la seule pollution de l’air et leur impact sur la santé des populations et la biodiversité marine, notamment les conditions de travail à bord.

L’association internationale des professionnels de la croisière (Clia) a, dans un mail communiqué à l'AFP,  qualifié ce blocage « d'illégal et dangereux, par une poignée d'activistes quelles que soient leurs opinions ». L'organisation, qui défend les intérêts des croisiéristes, rappelle que l'industrie poursuit ses efforts en vue d’atteindre la neutralité carbone de ses activités.

En 2023, l’activité croisières était en hausse de 76 % avec plus de 2,5 millions de passagers. Sur les 626 escales (+ 53 escales versus 2022), 147 paquebots étaient propulsés au GNL, sur la voie des engagements pris par les leaders du secteur lors du Blue Maritime Summit en octobre 2022, un rendez-vous annuel des acteurs de la croisière sous l’angle industrie et énergie qui a trouvé sa place dans l'agenda de la ville.

Une hostilité croissante

L'hostilité grandit en Europe face à l'industrie des croisières, source de droits de port mais dont le gigantisme heurte les riverains. Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur accès.

Selon une étude de l'ONG Transport et Environnement, les bateaux de croisières naviguant dans les eaux européennes en 2022 auraient émis plus de 8 Mt de CO2, « soit l'équivalent de 50 000 vols Paris-New York », assène l'association dont les travaux sont reconnus pour leur qualité sur d'autres sujets en lien avec la pollution des navires mais qui, sur le sujet de la croisière, manie surtout des phrases qui claquent dans les médias en compararant ce qui n'est pas toujours comparable.

Marseille est visé depuis plusieurs années pour cette activité. En mars 2023, des associations et des riverains du port de Marseille ont déposé une plainte contre X contre les impacts des pollutions liées au trafic maritime dans les installations portuaires, les seuils de pollution atmosphérique autorisés par la législation européenne étant régulièrement dépassés sur l'agglomération.

Selon AtmoSud, l'organisme de mesure de la qualité de l'air basé à Marseille, les activités maritimes sont responsables de 39 % des émissions de dioxyde d'azote (NOx, un polluant de l'air) sur la métropole marseillaise, juste derrière le trafic routier (45 %),

À l'été 2022, le maire de la ville Benoît Payan avait crispé les professionnels en lançant une pétition pour dénoncer les escales des navires les plus polluants après s’être retiré peu de temps avant du pool des financeurs du club de la croisière. Une opération de sabordage lancée au moment où l’activité retrouvait à peine des couleurs après l'épidémie qui a contraint le secteur à lever radicalement l'ancre.

Le classement de la Méditerranée en zone ECA (zone d'émissions contrôlées), désormais actée, devrait se traduire par un abaissement du seuil de soufre de soufre. Comme pour la Baltique, la Manche et la mer du Nord, les navires devront être alimentés par des carburants marins dont la teneur en soufre n’excède pas 0,1 %.

Adeline Descamps (avec contribution de l'AFP)

 

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