« À la lumière des protocoles stricts mis en place pour faire face à la pandémie, en premier lieu le programme de vaccination, nous aspirons à confirmer notre prompt rétablissement. C'est ce que montrent les résultats présentés aujourd'hui », a déclaré Giuseppe Bono, directeur général de Fincantieri, à l’issue du conseil d’administration qui s’est tenu à Marghera le 29 juillet sous la présidence de Giampiero Massolo.
L’activité a bien repris dans les six sites du constructeur. En témoigne le nombre d’heures de production : 8,4 millions ont été comptabilisées contre 5,6 millions au premier semestre 2020.
Le groupe de Trieste a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 28 % (3,026 Md€) au cours des six premiers mois de l’année et son Ebitda (219 M€) a bondi de 84 % « malgré la hausse des prix des matières premières ». Sa marge d’exploitation ressort en hausse de 7,2 %.
Le constructeur est passé d’un déficit de 137 M€ à un résultat net de 7 M€ en un an, après déduction des éléments extraordinaires liés à l'amiante et au Covid. La construction navale a été le principal moteur du rebond, avec une augmentation de 32,5 % des revenus. Sa dette nette est toutefois passée de 1,062 Md€ au 31 décembre 2020 à à 1,617 Md€.
Aucune commande de paquebots depuis le début de l’année
Son carnet de commandes lui offre une visibilité jusqu’en 2029 avec 93 navires à livrer totalisant une valeur de 27,6 Md€, soit plus de sept fois son chiffre d’affaires. Dix-huit autres sont en attente de confirmation ou de financement.
Sur le premier semestre, l’entreprise n’a toutefois pas reçu de nouvelles commandes de navires passagers bien qu’ayant enregistré environ 2 Md€ d’engagements. Ils concernent principalement des navires militaires et des projets d'infrastructure.
Le groupe a notamment été choisi comme maître d'œuvre pour six frégates de classe FREMM de la marine indonésienne. Fincantieri Marinette Marine a également reçu la confirmation d'un deuxième navire de la part de la marine américaine.
Quant aux infrastructures, avec MSC, il est engagé dans la construction d’un nouveau terminal de croisière à Miami capable d'accueillir jusqu'à trois navires simultanément et de gérer jusqu'à 36 000 passagers en transit par jour.
Six livraisons prévues d’ici la fin de l’année
Entre janvier et juin, les sites de l’italien ont livré sept navires alors que sur le seul mois de juillet, quatre paquebots ont été réceptionnés par leurs commanditaires. Le groupe prévoit la livraison de six unités d’ici la fin de l’année.
Le Rotterdam, un paquebot de 99 500 de jauge brute et d’une capacité d’accueil de 2 668 passagers, a été remis à Holland America, marque du leader mondial Carnival Corp. Il s'agit du quatorzième navire de croisière que Fincantieri a construit pour la marque depuis le Statendam en 1993 et le troisième de la classe Pinnacle. Il devrait rejoindre Fort Lauderdale, en Floride, d’ici octobre, d’où il exécutera sa saison inaugurale dans les Caraïbes.
Un chiffre d’affaires en hausse de 25 % attendu en 2021
Le 2 juillet, une pierre deux coups, avaient été livrés par le site gênois de Sestri Ponentele le Valiant Lady et le Resilient Lady, les deuxième et troisième paquebot dédiés à Virgin Voyages.
Toujours en juillet, Fincantieri a livré également le MSC Seashore (5 877 passagers, 339 m) à MSC Cruises. Avec ses 170 400 tonnes brutes, il est identifié commme étant le plus grand navire de passagers jamais construit en Italie. Le sistership est actuellement en construction à Monfalcone et devrait entrer en service à l'hiver 2022.
Le groupe triestin a confirmé ses prévisions financières pour 2021, avec une augmentation de 25 % du chiffre d'affaires.
Adeline Descamps