Les sanctions prises à l'encontre de la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine le 24 février ont un effet important sur le conteneur bien que les volumes des ports russes soient faibles. En mars, les flux à destination et en provenance du pays ont chuté de 31 %, à 272 700 EVP, par rapport à mars 2021, selon les statistiques portuaires de SeaNews. Le trafic des ports de la Baltique a diminué de plus de moitié pour atteindre 92 800 EVP, tandis qu’en mer Noire, le recul est de de 28 % pour s’établir à 46 000 EVP. Dans les ports de l’Extrême-Orient, le retrait a été contenu à moins de 8 %. Seuls les trafics en Arctique échappent au ralentissement, avec une croissance de 25 %, à 11 100 EVP.
Les importations de la Russie sont à l’avenant, s’infléchissant de 28 % à 144 400 EVP. Les exportations (modestes dans l’absolu) ont chuté de 44 %, à 79 400 EVP, tandis que le transbordement s'est réduit à seulement 3 400 EVP. Le transport domestique est le seul à avoir encore progressé, de 24 %, pour atteindre 45 500 EVP.
Trafic de conteneurs dans les ports russes en mars 2022 (Portstat de SeaNews, Dynamar). ©JMM
1,37 MEVP
Au premier trimestre 2022, les ports russes ont traité 1,37 MEVP, soit 2 % de plus qu'au premier trimestre 2021, selon Portstat de SeaNews. Le trafic occulte un mois de mars chaotique, au cours duquel le nombre de conteneurs pleins a perdu 31 % tandis que les vides ont augmenté de 12 %. Une croissance en grande partie aux ports de l'Extrême-Orient dont les flux ont été largement composés de boîtes vides.
À l’import, les flux (conteneurs pleins et vides) ont progressé de 4 % pour atteindre 595 700 EVP. Les exports se sont contractés de 2 %, à 548 100 EVP. Là encore, le salut vient du trafic intra-russe, en hausse de 21 %, à 207 900 EVP. Toutefois, le transbordement a dévissé de 63 %, ramenant le nombre de conteneurs chargés à 1,37 MEVP, soit une part de 76 %.
Trafic de conteneurs dans les ports russes au premier trimestre 2022 (Portstat de SeaNews, Dynamar). ©JMM
Le tableau ci-dessous présente les ports russes traitant plus de 5 000 EVP. Saint-Pétersbourg, dans la Baltique, en baisse de 12 %, est la principale porte d'entrée du pays, devant Vladivostok (+ 22%) et Novorossiysk (+ 3 %) en Mer Noire. Kaliningrad et Ust Luga affichent les pertes les plus importantes, respectivement de 26 et 22 %.
Baisse de fréquentation
La fréquentation des ports russes par les navires a par ailleurs diminué de 35 % depuis le début de l'invasion, selon les données compilées par Lloyd's List Intelligence : 885 navires enregistrés durant les trois semaines avant le 24 février, 579 départs constatés au cours des trois semaines après. Mais ce ne sont pas vraiment les porte-conteneurs concernés mais les vraquiers, dont la fréquentation a chuté de 72 % avant et après le 24 février.
Sur les 579 navires qui ont quitté les ports russes, il y avait, selon le Lloyd’s, 30 porte-conteneurs. Le seul retrait de MSC, Hapag-Lloyd et Maersk aurait entraîné une baisse de 43 % des traversées. Mais, à en juger par les données, les escales russes n’ont pas pour autant disparu. Il y a eu 46 départs la semaine précédant l'invasion, et 26 pour la période de sept jours se terminant le 16 mars. Le trafic conteneurisé de la Russie représente quelque 3 % du commerce mondial.
A.D.