Le dossier est ouvert depuis le 17 mars, date de la décision de la compagnie britannique de licencier ses 800 marins. Jusqu’à présent, les services sont suspendus et les navires, armés par des marins employés à des conditions moins-disant, n’ont pas été autorisés à naviguer par la Maritime and coastguard agency. Un des ferries déployés sur le transmanche reprend du service ce 27 avril.
P&O Ferries prévoit de reprendre les traversées entre Douvres et Calais le mercredi 27 avril au matin. Ce sera la première navigation sur sa principale ligne transmanche depuis le 17 mars, date à laquelle la compagnie britannique de ferries a licencié pour des raisons économiques près de 800 personnes sans préavis pour leur substituer du personnel intérimaire.
La première traversée est prévue à partir de Douvres à 04h25 avec le Spirit of Britain, l'un de ses plus grands navires opérant sur la Manche. Ce navire de 213 m de long avait été immobilisé par la Maritime and Coastguard Agency le 12 avril pour des raisons de sécurité non détaillées et n'a été libéré que le 22 avril.
P&O espère désormais rendre l’ensemble de ses services opérationnels assez vite, une fois tous les tests de navigabilité effectués et les autorisations obtenues. La réponse commerciale sera un autre passage du gué.
Le TUC (Trades Union Congress), syndicat uni du Royaume-Uni, n’a pas tardé à appeler à boycotter P&O Ferries et sa société mère DP World, l'opérateur portuaire, en affirmant que la compagnie de ferries continue de payer les marins en deçà du salaire national minimum.
Un salaire minimum désormais fixé à 9,50 £
Les syndicats affirment en effet à l’unisson que P&O Ferries a tenté de réduire encore les salaires des équipages intérimaires une nouvelle fois après le 19 mars, à l'expiration de leurs contrats initiaux à court terme. Une accusation que la compagnie rejette. Les partenaires sociaux affirment en outre que les inspecteurs de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) ont été entravés dans l’exercice de leurs missions. Ils n’auraient pas pu accéder aux navires de P&O Ferries afin d’enquêter d’éventuelles violations au code ISPS (Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires).
Le ministre britannique des Transports, Grant Shapps, a prévenu pour sa part qu’il imposerait à la compagnie de rayer, dans le nom de baptême des ferries, toute mention faisant référence à la Grande-Bretagne s'il s'avérait que la société a enfreint les lois nationales sur l'emploi.
Tim Morris, le directeur du UK Major Ports Group, a indiqué pour sa part qu'une modification de la législation britannique sera nécessaire avant que les ports britanniques puissent se conformer à la demande du gouvernement de refuser l'entrée à tout ferry dont les marins ne seraient pas payés au salaire minimum national britannique, qui est désormais de 9,50 £ par heure depuis le 1er avril.
Robert Jaques