MSC rafle la mise entre l'Europe du Nord et le continent nord-américain

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Le leader mondial de la ligne régulière, absorbant avec un appétit d’ogre les navires d’occasion et enchaînant les commandes de nouveaux navires, contrôle la plus grande capacité sur la ligne entre Europe du Nord et Amérique du Nord. Depuis avril, il y a lancé en solo cinq services, en partie pour limiter les transbordements dans les principaux ports nord-européens encombrés.

Selon Alphaliner, MSC a été le principal moteur de la croissance des échanges entre l’Europe du Nord et l’Amérique du Nord, en particulier au cours des derniers mois. La compagnie italo-suisse déployait, au 1er juin, 205 porte-conteneurs entre l'Europe (Europe du Nord et Méditerranée) et le continent nord-américain (Canada, côtes est et ouest américaine et golfe du Mexique). Soit une capacité totale de 1,14 MEVP en croissance de 13,7 % en un an.

Le leader mondial du transport maritime de conteneurs contrôle désormais 44 % de la capacité actuellement disponible sur la ligne. Et il ne le doit pas à son alliance avec Maersk au sein de 2M puisque, à lui seul, l’armateur apporte près d’un tiers de la flotte exploitée sur les services de l’alliance. Il y a encore un an, il y contribuait à hauteur d’un quart. En clair, sur les 138 100 EVP supplémentaires apportés sur cette route depuis le 1er juin 2021, MSC est pourvoyeur de 112 800 EVP.

Lancement de cinq boucles autonomes

« Le transporteur a poursuivi sa poussée transatlantique en lançant une autre boucle en autonomie entre l'Europe du Nord et le Mexique », annonce aussi le spécialiste de la ligne régulièreLe nouveau service, commercialisé sous l’appellation Mexico Express, est opéré par un porte-conteneur de 4 253 EVP et connecte en six semaines, au départ d’Anvers, Veracruz et Altamira via son hub de Freeport au Bahamas. En Europe, outre Anvers, le port allemand de Bremerhaven bénéficie d’une escale.

MSC participe déjà à une liaison directe entre l'Europe du Nord et le Mexique (TA3 / NEUATL3), exploitée conjointement avec Maersk, mais la ligne est actuellement très affectée par la congestion des ports américains. L’armateur pense ainsi disposer d’un service plus fiable depuis et vers les ports mexicains.

La nouvelle boucle porte à cinq le nombre de lignes lancées ces derniers mois en solo par MSC. Au 1er juin, l’ensemble totalisait 23 navires (104 400 EVP), la plupart des services ont été pensés pour échapper à la congestion en limitant les transbordements dans les principaux ports encombrés d'Europe du Nord. Le transporteur est aussi le seul à proposer une ligne direct entre Méditerranée et la côte Ouest des États-Unis (California Express), fort d’une flotte de 15 navires de 8 800 à 12 200 EVP.

Hapag-Lloyd, seul à avoir augmenté son offre

Face à la puissance de feu du leader mondial, les autres alliances paraissent bien pâles : l’offre de 2M n’a augmenté que de 2,4 % en un an, celle d’Ocean Alliance (CMA CGM, Cosco/OOCL, Evergreen) de 8,1 %, tandis que THE Alliance (Hapag-Lloyd, HMM, ONE et Yang Ming) est en décroissance de 6,4 % à la suite de la fermeture de la boucle AL1 en août 2021.

Ce repli dissimule toutefois l’engagement de Hapag-Lloyd, dont le tonnage entre Europe et Amérique du Nord a progressé de 20,1 %. In fine, l’armateur allemand est le seul à avoir renforcé ses positions sur cette ligne où les taux de fret au comptant ne sont « que » de 6 850 à 8 000 $ selon les derniers relevés.

A.D.

 

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