« MSC Croisières n’a jamais été aussi française »

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La compagnie italo-suisse, après un hiver difficile, prépare une saison d’été très méditerranéenne au cours de laquelle douze de ses paquebots escaleront dans des ports français. C’est également en France, aux Chantiers de l’Atlantique, que MSC fait construire le futur fleuron de sa flotte : le World Europa, avec le GNL comme mode de propulsion mais pour alimenter une pile à combustible afin de fournir de l’électricité à bord.

Au rythme des différentes vagues épidémiques, le monde de la croisière connaît des hauts et surtout des bas, avec plus ou moins de paquebots naviguant et un nombre variable mais réduit de passagers à bord. MSC n’échappe pas à ces fluctuations et a connu, après une « belle reprise » à l’été 2021, un hiver moins positif, doit reconnaître Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Croisières France : « l’été a été plus facile car nous naviguons en Europe du Nord ou en Méditerranée, où l’on s’adapte plus facilement aux différents protocoles des pays visités. En hiver, nous partons vers des destinations plus lointaines. »

Pour la saison hivernale, MSC a fait naviguer onze navires sur les dix-neuf que compte sa flotte, avec fréquentation réduite à 45 % de sa jauge habituelle. La saison a été particulièrement difficile aux Antilles, où MSC a positionné un paquebot à Saint-Martin. De nouvelles destinations se développent en revanche comme Dubaï ou encore l’Arabie Saoudite.

Marseille en vedette

Avec quatorze unités en service à ce jour, MSC est « la compagnie avec le plus grand nombre de paquebots en activité », assure Patrick Pourbaix. La société italo-suisse « n’a jamais été aussi française qu’en 2022 », souligne-t-il.

Ce début d’année est en effet marqué par la reprise des croisières au Havre, où un paquebot est revenu le 9 février pour reprendre une saison d’hiver interrompue. Mais c’est surtout le programme méditerranéen de l’été 2022 qui est inédit. Sur ses 19 navires avec les deux de 6 000 passagers livrés en 2021, quatorze seront positionnés en Méditerranée et douze escaleront dans des ports français. Au cours de l’été, 198 escales sont prévues en France. Le port de Marseille recevra à lui seul dix fleurons de MSC différents au cours de 161 escales, tandis que 25 escales sont prévues à Cannes, six à Cherbourg, deux au Havre, deux à La Rochelle et deux à Villefranche-sur-Mer.

GNL en vue

Le temps fort pour la compagnie reste la livraison en octobre prochain de son World Europa (6 774 passagers) mis à l’eau le 2 décembre dernier et actuellement en cours d’aménagement aux Chantiers de l’Atlantique. Il s’agit d’une première pour le chantier de Saint-Nazaire, qui n’avait jusqu’à présent jamais construit de paquebot au GNL. Ce sera le premier à entrer en flotte pour MSC, qui entend ainsi réduire de 25 % les émissions de CO2 de ce navire.

La principale innovation du navire tient davantage à la pile à combustible dont il sera équipé : une pile à combustible fonctionnant au GNL.

Le World Europa ne produira donc pas l’électricité dont il a besoin à bord par combustion du gaz, mais par une réaction électrochimique d’oxydation du carburant. Une opération bien plus efficace énergétiquement, et moins émettrice de CO2. Bien que la puissance ait été revue à la hausse depuis le lancement du projet, passant de 50 kW à 150 kW, il ne s’agit encore que d’une expérimentation puisque l’énergie produite à bord ne couvrira que partiellement les besoins du navire en fonctionnement, estimés à 80 MW dont 50 MW pour la seule propulsion.

Second paquebot au GNL

MSC se vante d’opérer, grâce au GNL et à la pile à combustible, « le navire le plus vert » de toute la flotte de croisière. La société estime pouvoir parvenir dès 2027 ou 2028 à l’objectif de réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre initialement fixé pour 2030. Un second paquebot au GNL est entré en construction en décembre dernier aux Chantiers de l’Atlantique, tandis qu’un accord a été passé par MSC avec le chantier italien Fincantieri pour étudier la faisabilité d’une motorisation à l’hydrogène.

Étienne Berrier

 

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