Le groupe genevois a confirmé le 5 mars que le porte-conteneurs battant pavillon libérien (construit en 1999), touché la veille par un missile des rebelles Houthis au large du Yémen et qui avait été de prime abord attribué à des intérêts israéliens, lui appartenait.
« Lors de son voyage de Singapour vers Djibouti, le MSC Sky II a été touché par un missile le 4 mars vers 13H20 GMT, à 85 milles [135 km] au sud-est d'Aden, indique l'armateur. Le missile a provoqué un petit incendie qui a été éteint sans qu'aucun membre de l'équipage ne soit blessé. Le navire poursuit actuellement son voyage vers Djibouti et et est attendu aujourd'hui [5 mars, NDLR] pour une évaluation plus approfondie ».
« Je n'ai pas connaissance que la Suisse, le Libéria ou Djibouti n'aient jamais participé de quelque manière que ce soit au conflit en cours à Gaza », a réagi sur le réseau social X le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto.
Deux missiles
L'armée américaine a confirmé de son côté que deux missiles balistiques avaient été tirés depuis le Yémen vers le golfe d'Aden, le premier est tombé à proximité du navire mais sans le toucher, indique-t-elle, tandis que le second a en revanche trouvé sa cible et provoqué un incendie.
La veille, la société britannique de sécurité maritime Ambrey avait évoqué la possibilité que le navire appartienne à l'armateur israélien ZIM. Mais l'agence britannique de sécurité maritime, UKMTO, avait été plus prudente, précisant qu'il « pouvait s'agir d'une affiliation erronée, le navire n'étant pas répertorié par d'autres sources publiques ».
Confusion permanente
La confusion est permanente depuis le début des attaques contre les navires marchands à la mi-novembre,
Les Houthis, qui manifestent leur soutien au Hamas palestinien en prenant la mer Rouge en otage, avaient alors indiqué qu'ils visaient tous navires ayant des « liens avec Israël » bien qu'un certain nombre sans relations apparentes aient tout de même été attaqués par la suite.
Au cours de la première quinzaine de janvier, à la suite des frappes militaires soutenues menées par les États-Unis et le Royaume-Uni, ceux ayant des intérêts avec ces derniers sont alors devenus des cibles privilégiées.
À la suite de l'attaque du MSC United VIII le 26 décembre, le leader mondial du transport maritime de conteneurs avait annoncé son retrait de la route traditionnelle pour rejoindre l'Asie. Mais l'armateur précise que, dans le cas présent, le porte-conteneurs ne devait pas transiter par le canal de Suez.
Adeline Descamps