Le procédé, éprouvé pour la première fois à l’initiative de MOL en 2015 sur l’ex-MOL Marvel, n’a été repris que bien plus tard, en novembre 2022, par ONE sur son ONE Trust, un porte-conteneurs de plus de 20 000 EVP déployé sur le service FE2 entre Asie et Europe.
Le transporteur japonais, dont MOL est l’un des membres fondateurs avec K-Line et NYK, a habillé quelques-uns de la série de ce pare-brise géant d'étrave tandis que les mégamax de 24 000 EVP en cours de livraison vont également être appareillés de la sorte.
CMA CGM profite aussi du passage en cale sèche de certains de ses porte-conteneurs, à l'instar du Marco Polo, pour les équiper voire de les intégrer dès la construction de ces déflecteurs de vent qui réduiraient la consommation de carburant jusqu'à 4 % dans des conditions optimales et de 2 % dans le cadre d’une navigation courante. CMA CGM a ainsi investi plus de 200 M$ sur 10 ans pour équiper ses navires de déflecteurs, d'étraves à bulbe et d'hélices, entre autres améliorations.
MSC y vient
MSC a rejoint la troupe. Et fidèle à sa réputation, il y vient prudemment et à contre-courant de ses pairs qui ont sélectionné des navires récents alors que MSC expérimente l'outil sur un navire de construction ancienne (1999) et de conception sud-coréenne (Hanjin Heavy Industries).
Il s'agit du MSC Sydney VI, d'une capacité de 5 608 EVP, à l'origine propriété de la compagnie allemande Conti Reederei (d'où son appellation originelle de Conti Canberra). Il a d'abord été affrété à long terme par Hanjin avant de l'être par MSC qui l'a acquis en 2022 dans le cadre de sa grande boulimie de navires.
Les travaux ont été effectués sur le chantier naval chinois de Daishan Haizhou et a coïncidé avec la quatrième cale sèche de classe du navire, âgé de 25 ans, signale Alphaliner.
Actuellement, les trois navires de la série Hanjin détenus par MSC sont déployés sur les lignes depuis l'Asie du Sud-Est vers l'Inde,l'Australie ou encore la côte Est des États-Unis.
Adeline Descamps