La flotte de méthaniers de MOL passera à 104 navires d'ici mars 2025, peut-on lire dans dans son rapport d'activité récemment publié pour le dernier trimestre de son exercice 2023, clôturé fin mars en compatibilité japonaise.
À cette date, le transporteur japonais, qui comptait 97 méthaniers, indiquait avoir 30 méthaniers en commande et faisait part d'un objectif d'exploiter 90 navires alimentés au GNL et au méthanol d'ici 2030.
Des revenus stables pour le GNL
MOL a déclaré un chiffre d'affaires en hausse, à 1 627,9 milliards de yens (10 Md$) en 2023 pour un bénéfice d'exploitation (103,1 milliards de yens, 662 M$) et un résultat net (261,6 milliards de yens, 1,67 Md$) en baisse par rapport à l'année précédente.
Les résultats de l'activité énergétique de la compagnie, qui comprend le segment du gaz liquéfié, sont en revanche en hausse avec un chiffre d'affaires de 2,8 Md$ et un bénéfice de 429 M$.
Au cours de l'exercice 2024 (allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2025), MOL s'attend à ce que son activité en tant que transporteur de GNL « maintienne un bénéfice stable », fort de ses contrats long terme.
NYK sur la même trajectoire
L'autre grand transporteur japonais NYK (91 méthaniers à la fin du mois de mars dont 13 affrétés) s'est exprimé dans les mêmes termes à l'occasion de la présentation de ses résultats pour l'année 2023.
Il envisage aussi une extension de sa flotte de méthaniers de type Moos-Rosenberg au Japon – une technologie à boule concurrente de la française de GTT, dite à membranes, où les cuves épousent la forme de la coque, tout en étant isolées thermiquement de cette dernière par deux membranes en acier spécial. NYK vise plus de 120 navires d'ici 2027 alors qu'il « a obtenu de nouveaux contrats à long terme ».
Le transport de GNL est également resté « stable » pour NYK l'an dernier, préservé des alés par ses contrats à long terme et l'armateur s'attend à ce que l'activité « reste ferme en 2024, soutenue par des revenus stables provenant de contrats à moyen et long terme et du lancement de nouveaux projets ».
En décembre dernier, NYK avait par ailleurs indiqué qu'il travaillait avec Namura Shipbuilding et Sasebo Heavy Industries pour remplacer la propulsion principale de ses méthaniers, actuellement entraînés par des turbines à vapeur, par un moteur diesel à double carburant.
20 PCTC au GNL d'ici 2028
Comme MOL, NYK entend développer sa flotte de navires alimentés avec des carburants alternatifs (GNL, GPL et méthanol). Actuellement, sa flotte compte 17 navires alimentés au GNL dont 13 car-carriers, deux vraquiers et deux pétroliers-navettes.
En octobre 2023, NYK a pris livraison de son septième PCTC alimenté au GNL depuis le Sakura Leader, en octobre 2020. Le Sweet Pea Leader s'inscrit dans ses plans visant à introduire 20 PCTC alimentés au GNL dans sa flotte d'ici 2028.
Un transporteur tout-ammoniac
En janvier, l'armateur, qui exploite six transporteurs de gaz de 87 000 m3, en mesure de transporter du GPL et de l’ammoniac, a franchi un cap en commandant un transporteur d'ammoniac alimenté à l’ammoniac d'une capacité de 40 000 m3 au constructeur japonais Nihon shipyard, joint-venture entre JMU et Imabari.
L'ammoniac suscite encore beaucoup de réticences en raison de ses caractéristiques : faible inflammation dans un moteur à combustion, rejet dans l’atmosphère de protoxyde d’azote et forte toxicité. Pas suffisamment disuassifs pour NYK donc.
Adeline Descamps