Messina et MSC, le dénouement

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Il en est question depuis 2017. L’opération, par laquelle le numéro deux mondial du transport de conteneurs doit devenir actionnaire de la société génoise exploitant des Con-ros, parvient cette fois à sa conclusion finale. Les accords financiers sont désormais complètement ficelés et les autorisations réglementaires obtenues.

Est-ce l’issue cette fois ? En 2020, l’accord de finalisation avait fait l’objet de plusieurs annonces. Les deux partenaires ont cette fois finalisé les accords financiers. C’est la fin d’un long processus dont les prémices remontent à 2017.  

MSC, via sa société Marinvest, doit racheter 49 % du capital de la société génoise Linea Messina, encore aux mains des héritiers du fondateur du groupe, la quatrième génération composée de Stefano et Ignazio Messina et Andrea Gais. Un accord avait quasiment été entériné en septembre 2017. Finalement, il a abouti en décembre 2019. L’opération a ensuite suivi la voie réglementaire pour être approuvée par les autorités italiennes de la concurrence ainsi que par l'Autorité portuaire de la Ligurie occidentale, qui gère les ports de Gênes, Savone et Vado Ligure. Le feu vert a été donné en novembre 2020.  

Dette de 500 M€

Les deux sociétés familiales ont commencé à coopérer en août 2017 avec la mise en place d'un service commun Med-West Africa en VSA, exploité avec Cosco. MSC est aussi un des principaux clients du Terminal maritime intermodal (IMT) à Gênes qu'exploite Messina.  

Un accord était devenu possible dès lors que Messina et ses créanciers se sont entendus sur les termes de la restructuration d’un encours de dette de 500 M€, processus initié en octobre 2016. La dette financière, principalement contractée auprès de la Banca Carige, était notamment liée à l'achat de 8 Con-ros de 44 500 tpl (2 920 EVP), commandés par Messina entre 2011 et 2015 aux chantiers sud-coréens DSME et STX. 

Une partie des emprunts – valeur estimée de 324,3 M€ – a été transférée à un véhicule financier, Amco, tandis que le solde a été versé à RoRo Italia, une nouvelle société contrôlée à 53 % par MSC et à 48 % par Messina. Elle sera propriétaire de quatre des huit con-ros de Messina : les Jolly Diamante, Jolly Perla, MSC Titiano (ex-Jolly Titanio) et MSC Colbalto (ex-Jolly Cobalto), dont certains étaient affrétés par l’armateur italo-suisse et exploités notamment sur l'Afrique de l'Ouest. 

Éviter la faillite 

Les quatre autres navires de la flotte – Jolly Cristallo, Jolly Quarzo, Jolly Vanadio et Jolly Palladio –, ainsi que les autres participations de Messina – le terminal polyvalent IMT à Gênes, l'agence maritime USIM et le chantier de réparation navale Meccanica Generale – restent dans le giron de la société génoise. Celle-ci est désormais contrôlée par la famille Messina à 51 % et par MSC à 49 %. 

Le groupe de Gianluigi Aponte évite ainsi la faillite à Messina. Il était en outre question d’une recapitalisation de la société à hauteur de 25 M$ tandis que 5 M$ seront apportés par la famille Messina.  

La compagnie exploite actuellement 11 navires, dont neuf en propriété, représentant une capacité conteneurisée de 26 479 EVP. L'accord pourrait ouvrir la voie à des services opérés conjointement sur les routes de la Méditerranée, de l'Afrique, de la mer Rouge et du Moyen-Orient, où Messina est bien implantée. 

Adeline Descamps

 

 

 

 

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