Des émissions de CO2 réduites de 1 800 t par an et un gain sur la soute avec une consommation qui fera l'économie de 560 t. C'est ce que les turbovoiles développées par bound4blue devraient permettre au roulier que Louis Dreyfus Armateurs opère pour convoyer les sous-ensembles de l'A320 depuis ses différentes sites en Europe vers le site d'assemblage aux États-Unis (Mobile, Alabama).
La société espagnole, basée près de Santander (Cantabrie), a conçu des voiles rigides autonomes à profil aspiré dont la portance serait jusqu’à six ou sept fois supérieure à des voiles rigides classiques, assure l'entreprise.
Brevété sous la marque de eSail, le sysyème est composé d’une « surface verticale en forme de voile et d’un système d'aspiration d'air électrique qui aide le flux d'air à ré-adhérer à la voile, générant une portance supplémentaire et réduisant ainsi la charge sur les moteurs principaux du navire ».
Banc d'essai pour les voiles
Le Ville de Bordeaux, qui avait préalablement testé, avec succès, les cerfs-volants de traction SeaWing de la société nantaise Airseas, va désormais mettre à l'épreuve en conditions réelles pendant le premier semestre 2024 trois ailes rigides eSails.
Ce sera la première fois que ces voiles d'aspiration fixes de 22 m, déjà testées sur deux vraquiers et un chimiquier (Odfjell), embarqueront sur un roulier.
Pour David Ferrer, le directeur technique de bound4blue, c'est une opportunité pour démontrer que la technologie peut être déployée sur « des navires avec un pont météorologique élevé et une grande zone de vent, sans compromettre la stabilité du navire ».
Pour mémoire, GTT Strategic ventures, le fonds d’investissement du groupe GTT destiné à investir dans les technologies de décarbonation, a levé 15,9 M€ début septembre en faveur du développement de bound4blue.
Étienne Berrier
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