Une nouvelle grande marque française vient de rejoindre les chargeurs qui se sont déjà engagés à recourir aux services du roulier à voile de Neoline sur la ligne France – États-Unis dont le lancement est prévu en 2024.
Rattrapée par l'empreinte carbone laissé par ses acheminements à travers les mers, Longchamp, la grande marque emblématique du luxe français, adhère à son tour au projet de l’armement en devenir, Neoline, qui, pour obtenir les financements nécessaires à la construction de son premier navire à voile, a besoin de lettres d’engagement.
Le premier cargo voilier de Neoliner devrait voir sa construction démarrer dans les prochaines semaines. Après un premier projet avorté faute d'un montage financier suffisamment ficelé, la société nantaise a annoncé une mise en service en 2024 grâce à un plan de financement plus solide et à des engagements contractualisés avec des chargeurs : les véhicules de Renault, les nacelles élévatrices de Manitou, les bateaux de plaisance de Bénéteau, le cognac Hennessy, les pneumatiques de Michelin et les cosmétiques de Clarins.
5300 t à 11 nœuds
Le voilier roulier, lui, n'a guère changé d'un projet à l'autre. Il mesurera 136 m pour une voilure de 4 200 m2, une vitesse commerciale de 11 nœuds et une capacité de fret de 5 300 t. C'est sa voilure et la réduction de 80 à 90 % de la consommation de fuel qu'elle permet qui ont séduit la Maison Longchamp. Ainsi que l'image très positive, chic et aristocratique que renvoie la marine à voile et qui colle à celle de la marque.
« Ce partenariat avec la société Neoline nous permet, d'une façon très poétique, de réduire nos émissions de carbone, souligne Jean Cassegrain, directeur général de Longchamp. Aujourd'hui, notre maison est engagée dans un processus de réduction de son impact sur l'environnement. » La démarche verte est engagée che Longchamp. La marque exploite des matériaux recyclés pour certains de ses produits.
Deuxième navire annoncé
Le fabricant de sacs a d'ores et déjà annoncé que 50 % au moins des conteneurs qu'il envoie vers les États-Unis seront pris en charge par le Neoliner dès la mise en service du navire, au premier semestre 2024. Cette proportion pourrait même s'accroître ensuite avec la mise en service d'un second navire sur une ligne qui sera alors assurée deux fois par mois entre la France et l'Amérique du Nord.
« Au-delà de cette première ligne pilote, à nous de relever l'ambition d'un déploiement du transport maritime industriel à la voile à plus grande échelle à moyen terme », a souligné Jean Zanuttini, président de Neoline Développement, à l’occasion de la signature de la lettre d’intention.
Conteneurs et chargements rouliers
Équipé de deux rampes de chargement, le Neoliner est conçu pour charger des unités de taille et d'emballages différents dans deux espaces de chargement, à la fois des conteneurs et des chargements rouliers. Les capacités seront optimisées par l'utilisation de ponts mobiles permettant au navire de charger du colis lourd ou hors gabarit, jusqu'à 200 t et 9 m de haut. In fine, le navire affiche une capacité de transport de 280 EVP, 5 000 t de fret conventionnel ou 1 500 mètres linéaires et 500 voitures.
La ligne desservira Nantes-Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Halifax et Baltimore avec un transit-time de neuf jours pour gagner Halifax et treize jours pour Baltimore à une vitesse de 11 noeuds donc.
Myriam Guillemaud-Silenko