La contribution du secteur du transport maritime aux émissions mondiales de CO2 est connue, estimée entre 2 et 3 % du total mondial. En 2021, les activités du transport maritime ont généré 851 Mt contre 1, 024 Mt en 2008.
Alors que les prochaines années vont être rythmées par l’entrée en vigueur de nouvelles obligations resserrant les objectifs climatiques, les deux années de grande rentabilité que la ligne régulière vient de connaître ont déclenché une grande vague d’achats de nouveaux navires, dont une partie motivée en toute probabilité par la nécessité d’une flotte plus efficiente.
Selon Clarksons, de janvier à septembre, pas moins de 59 % (en EVP) et 33 % (en unités) de toutes les commandes ont été passés avec des carburants alternatifs et 54 % (288 commandes pour 27 millions de jauge brute) avec un double carburant au GNL, 2,9 % avec du méthanol (19 ; 1,4 million de GT), 0,7 % avec de l'éthane (8 ; 0,4 million de GT) et 1,3 % avec une propulsion hybride/électrique.
L’optionnalité en poupe
En outre, pour 73 contrats de construction, l'ammoniac a été retenu pour une configurattion ultérieure mais seulement 1,2 % (20 contrats) en « LNG ready » (0,6 million de GT) et tout de même 0,1 % (trois) « prêts pour l'hydrogène » (15 000 GT).
L'optionnalité (le « ready for ») gagne du terrain. La flotte compte désormais plus de 320 navires « prêts pour le GNL » et 99 dans le carnet de commandes.
Les scrubbers sont désormais installés sur plus de 4 838 unités de la flotte mondiale (24,9 % du tonnage total). L'activité a néamoins ralenti – de l’ordre de 120 navires équipés par mois en septembre 2020 mais plus que 15 en septembre dernier –, et seulement 60 unités équipées ont été commandées en 2022 jusqu'à présent. L'écart de prix entre le HSFO et le VLSFO a pourtant atteint des sommets cette année, facteur favorable à un investissement dans ces dispositifs d’épuration des gaz.
Des technologies d'économie d'énergie (rotors Flettner, kite, systèmes d’hélices, systèmes de lubrification à air, etc.) ont par ailleurs été installées sur plus de 5 550 navires (24,5 % du tonnage mondial).
L'âge moyen de la flotte mondiale augmente, s'établissant à 12,2 ans sur une base pondérée en jauge brute (contre 9,7 ans en 2013) : de 11,5 ans pour les vraquiers, de 12,1 % pour les pétroliers et de 14,2 ans pour les porte-conteneurs. Plus du quart du tonnage mondial a plus de 15 ans. Clarksons réaffirme ce qu’il avait déjà prétendu précédemment : en vertu du CII, qui classe l’intensité carbone du navire, environ 40 % des flottes actuelles de pétroliers, de vraquiers et de porte-conteneurs seront classées D ou E si elles sont toujours en activité en 2026.
1 700 navires équipés de prise à terre
Si carnet de commandes ramené à la capacité de la flotte en exploitation, se situe autour de 10 %, toutes catégories de navires confondues, il est de 27,2 % pour les conteneurs mais seulement de 7 % pour les vraquiers et de 4,5 % pour les pétroliers.
Aussi, les infrastructures continuent de s’adapter : 154 ports sont en mesure d’avitailler en GNL (et 98 installations prévues). Alors que plus de 1 700 navires sont équipés ou en cours de prises de courant à terre, le nombre de ports proposant le branchement électrique à quai n’est pas corroboré. Enfin l majorité du tonnage de la flotte (70,6 %) est désormais équipée de systèmes de gestion des eaux de ballast.
A.D.
