Cette journée du 22 juin sera sans nul doute à marquer d'une pierre blanche pour Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perrochat, les deux dirigeants de la jeune Compagnie Française de Croisières.
La dernière aussière a été larguée par les lamaneurs au quai de réparation numéro 4 du port de Brest. Le paquebot Renaissance a appareillé après une longue escale de huit mois et demi, marquée par des écueils en série.
Deux années au mouillage
Comme la plupart des paquebots, l'ancien Maasdam de la compagnie Holland America Line avait subi les contrecoups de la crise du Covid et l'arrêt forcé de son activité. Il a alors passé deux années au mouillage près de la Grèce.
Sorti en 1993 des chantiers italiens Fincantieri de Monfalcone et racheté en 2022 par la start-up française CFC, le navire nécessitait des travaux de rajeunissement et un véritable lifting afin de le mettre au goût du jour.
Méthanier embouti
Ces travaux ont été confiés au chantier Damen Shiprepair de Brest et ont débuté à flot au quai de réparations numéro un. Ensuite, les déboires vont s'enchaîner.
Le premier s'est produit en novembre dernier lors d'un coup de vent. Du fait de son fardage, le navire offrait une importante prise au vent. Sous les coups de boutoir d'Éole, ses amarres vont se rompre et le paquebot finira sa course contre le méthanier Hoegh Gannet amarré au quai QR 4, occasionnant un enfoncement de la carène. Et c'est le retour en cales sèches afin de vérifier sa propre carène, les hélices et le safran de gouvernail.
Les travaux ont alors pu reprendre sur le navire remis à flot. Cabines, restaurants, salles de spectacles et salons ont été rénovés et embellis.
Moyens de sauvetage à réviser
Une reprise des croisières était prévue au mois de mai de cette année. Mais c'était sans compter de nouveaux coups du sort, liés là encore aux répercussions de la pandémie et aux ruptures dans les chaînes d'approvisionnement de matériaux, à deux reprises, en décembre 2022, puis à nouveau fin avril, alors que certains bossoirs des embarcations de sauvetage n'étaient plus en état de fonctionner correctement après la longue immobilisation des navires. Là encore, les à-coups dans l'approvisionnement d'un sous-traitant ont repoussé l'appareillage.
Cap sur Le Havre pour son baptême
Le Renaissance vient enfin de mettre le cap sur Le Havre où il sera baptisé sous les pavois avant d'effectuer une croisière inaugurale en Écosse.
Gérard Le Brigand