Le pavillon français perd cinq navires et compte moins de 200 navires de transport

À l’issue du premier semestre 2022, à 187 navires, la flotte de transport battant pavillon national a vu entrer onze navires et en sortir seize. Le registre français international ne passe toujours pas la barre des 100 unités. Du mouvement chez les armateurs de pétroliers. Le nombre de porte-conteneurs de CMA CGM enregistrés sous le Rif s’établit désormais à 28.

Selon les derniers chiffres publiés par la Mission de la flotte de commerce du secrétariat d'État à la Mer, 187 navires de plus de 100 UMS dédiés au transport ont totalisé au 1er juillet dernier plus de 8 millions de tonnes de port en lourd (tpl). Il convient d’y ajouter les 229 navires de travaux et services maritimes. Soit une flotte de commerce de 416 unités.

Réparti entre les six registres d’enregistrement français, cet effectif battant pavillon national a compris 90 navires de transport (97 au 31 décembre) inscrits au Registre international français (Rif), 58 au registre métropolitain et 39 aux divers registres d’Outre-mer, dont 20 en Polynésie française. 

Au sein de la flotte de transport, la flotte de charge comptait, elle, 67 navires au 1er juillet, soit deux de moins que six mois avant. Deux entrées et quatre sorties ont en effet été actées au cours du semestre. Si l'on observe une baisse de 4,3 % du nombre d'unités pendant la période, la jauge brute a progressé de 3,7 % et le port en lourd de 3,9 %. Enfin, la flotte des navires à passagers s’est établie à 80 unités, soit une de plus qu'au 31 décembre 2021. Au cours du semestre, une sortie et deux entrées ont été enregistrées.

De nouveaux porte-conteneurs

Parmi les mouvements ayant eu lieu au cours du semestre, les statistiques de la Mission de la flotte mentionnent dans le secteur de la ligne régulière l'arrivée des CMA CGM Everglade et CMA CGM Galapagos, deux porte-conteneurs de 15 000 EVP du groupe français, construits en Chine et enregistrés au Rif. 

Les deux unités font partie d’une série de cinq porte-conteneurs au GNL, dédiés au service Mediterranean Club Express (MEX), ligne reliant l’Asie au Moyen-Orient et au sud de l’Europe. Outre le drapeau tricolore, ils sont alimentés en GNL par Total Marine Fuels Global Solutions (TFMGS) et soutés par le Gaz Vitality, le souteur basé à Marseille Fos. 

En revanche, toujours chez le même transporteur, les CMA CGM Cayenne et CMA CGM Marseille ont quitté au cours des six premiers mois de l'année le registre national pour adopter le pavillon maltais tout comme le CMA CGM Fidelio, délaissant le Rif. In fine, le numéro trois mondial de la ligne régulière a 28 navires sous le plus élitiste des registres français. Ils étaient 26 en decembre 2020.

Aussi, le navire polynésien Taporo VII, de la Compagnie maritime française de Tahiti, est sorti après avoir été victime d'une avarie l'empêchant de continuer à naviguer.

Un sursaut dans la flotte gazière française


Hydrocarbures : 11 unités sortantes et 8 entrantes

Dans le secteur des hydrocarbures, le nombre de navires immatriculés sous le pavillon français a compté 40 unités, pour une capacité d'emport de 4 millions de tpl, soit 28 pétroliers et 12 gaziers. Une baisse de 7 % due à la sortie de 11 unités et à l'entrée de 8 autres.

En janvier, le transporteur de GPL Verrazane, ancienne unité de Geogas Maritime cédée à des intérêts japonais, a échappé au contrôle français. Il a rejoint le pavillon maltais. En mai, le Pointis, autre transporteur de GPL de Geogas Maritime cédé à l'étranger (Grèce), est passé sous pavillon libérien.

Quant au DHT Sundarbans, appartenant au groupe norvégien DHT Management, il a adopté un registre hongkongais en février.

Dès le mois d'avril, avec la mise en liquidation de ST Management SAS, le pavillon français a vu sortir les pétroliers Chantaco, Chiberta et Lamentin qui ont tous trois adopté le code couleurs de Malte. Quant aux FS Clara et ST Solène, ils ont troqué le drapeau tricolore pour le Panama avec pour nouvelle identité Barbaros Uluc Vardal et Barbaros Hayrettin Vardal.

Trois pétroliers au RIF pour Euronav

Du côté d'Euronav, les VLCC Sandra, Sara et Sonia naviguent sous registre des îles Marshall depuis leur cession à des propriétaires coréens. Ils portent respectivement les noms de East Loyalty, West Loyalty et North Loyalty.

En revanche, l’armateur belge de pétroliers a immatriculé également sous le Rif les trois nouveaux navires dans le cadre de son entreprise de renouvellement de flotte : les Amundsen (construit en 2017), Dia (2015) et Donoussa (2016).

Jeu des cessions-acquisitions 

Au titre des entrées, le document de la mission de Flotte répertorie au cours du premier semestre les Jean Raspail et Freycinet, deux transporteurs de GPL ayant rejoint en janvier puis mars la flotte de Geogas Maritime. Tous deux naviguent sous pavillon RIF.

V Ships a également opté pour ce registre lorsqu'il a intégré dans sa flotte le Eagle Valence, un transporteur de pétrole brut construit en Corée du Sud.

Quant à la compagnie de transport de pétrole Socatra (11 navires immatriculés en France), elle a choisi le même registre pour l'Alcyone, un transporteur de produits pétroliers (construit également en Corée du Sud) et affecté à l'Outre-Mer (Polynésie française et Nouvelle-Calédonie). Elle a cependant revendu au Danemark l'Antares, le second pétrolier qu'elle attendait. Ce navire, construit en Roumanie, bat pavillon luxembourgeois.  

Pour sa part, Gazocean (huit navires battant pavillon français) a pris livraison en mars du Elisa Aquila, un méthanier sorti de chantiers coréens et placé sous Rif, comme l’ensemble de sa flotte.

Alors que le nombre d'unités a baissé dans la filière, d'autres indicateurs sont en revanche restés positifs par rapport aux chiffres relevés au 31 décembre 2021. La jauge a enregistré une hausse de 4,5 % et le port en lourd s'est avéré supérieur de 0,7 %. La plupart des navires du segment sont immatriculés au Rif et seuls trois transporteurs sont inscrits au premier registre.

Une flotte deux fois plus jeune qu'en Europe et dans le monde

Dans le secteur du passager, la période a été marquée par une entrée et un sortie. Brittany Ferries a en effet reçu en janvier son ro-pax Salamanca. Cette unité, construite en Chine, bat pavillon Métropole Dom. Quant au Cap Finistère, il a été vendu en février à Grandi Navi Veloci. Rebaptisé, il bat depuis pavillon italien.

L'âge moyen de la flotte française s’élevait à 7,5 ans au 1er juillet contre 15,5 ans dans le monde et 16,6 ans au sein de l'Union européenne à la même période.

Pondérés par classe d’âge, les navires de plus de 100 UMS de plus de 20 ans ont représenté 26,2 % de la flotte de transport française et seulement 5,7 % en jauge brute. En revanche, ceux de moins de 10 ans représentent 39 % de cet effectif et 68,2 % en jauge brute.

Vincent Calabrèse

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