Intervention réussie ces derniers jours pour mettre fin au déversement au Solomon Trader, qui s'est échoué il y a pus de 15 jours alors qu'il tentait de charger de la bauxite d'une mine étrangère au large de l'île Rennell. Le vraquier, qui devient coutumier des catastrophes, avait perdu près de 100 tonnes de combustible de soute.
Plus de 15 jours après l'échouement du vraquier Solomon Trader, événement qualifié de désastre environnemental pour avoir provoqué une marée noire sur un récif des Iles Salomon, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, une ultime intervention ces 9 et 10 mars aurait permis de contenir l’écoulement du vraquier échoué. Selon les estimations, il y avait au moment de l’avarie 600 tonnes d'hydrocarbures à bord du navire. In fine, un total de100 tonnes de combustible de soute n'ont pas pu être évitées, les opérations de secours ayant tardé.
L'incident s'est produit début février alors que le navire d'une capacité de 73 592 tpl, construit en 1994 et battant pavillon de Hong Kong, tentait de charger de la bauxite d'une mine étrangère sur l'île Rennell. Les conditions météorologiques défavorables, causées par le cyclone Oma, ont entravé toutes tentatives de sauvetage. Le navire, assuré par Korea P&I, a été déclaré « en pertes totales ».
Faire payer les responsables
Selon le média local Solomon Stark, la zone de protection marine (ZPM) de la baie de Lavangu sur l'île Rennell, où le navire s'est échoué, a été « complètement détruite » par les hydrocarbures déversés. Le premier ministre par intérim du pays, Rick Houenipwela, a pour sa part annncé que le pays allait mette à jour ses lois sur la pollution marine ainsi que ses règlements environnementaux et miniers. « Toute nouvelle loi devrait inclure des dispositions en matière de responsabilité afin de s'assurer que les entreprises impliquées dans des accidents soient tenues responsables », s'est engagé le Premier ministre ces dernières heures.
Mechtild Rössler, le directeur du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, a annoncé pour sa part que l'organisme des Nations Unies enverrait prochainement une équipe pour étudier l'écosystème. « Il est de la plus haute importance que tout dommage causé au bien du patrimoine mondial et aux moyens de subsistance des communautés locales soit entièrement couvert par l'entreprise, les propriétaires et les assureurs, responsables », a plaidé Mechtild Rössler.
Le Solomon Trader n'en est hélàs pas à ses premiers méfaits à l'égard des récifs. En 2002, alors qu'il ne portait pas le même nom et appartenait à une autre flotte, le Doric Chariot a frappé le récif de Piper, un autre site classé, protégeant la Grande barrière de corail.
A.D.