Le coût onéreux de la conversion au GNL ne rebute pas Matson

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Le coût particulièrement repoussoir de la conversion d’un moteur au GNL n’a pas dissuadé l’armateur de porte-conteneurs américain Matson. Après avoir testé le concept sur un porte-conteneurs de 3 600 EVP, il a exercé une option pour deux autres unités. Convaincu par le GNL, le transporteur a en outre commandé trois navires de 3 600 EVP pour un montant d'environ 1 Md$.

Chez Hapag-Lloyd, il y en a eu un mais il n’y en aura sans doute pas deux. Il aura fallu sept mois de travaux et un coût de 35 M$ pour convertir l’ex-Sajir, un porte-conteneurs de 15 000 EVP hérité de la flotte de United Arab Shipping Company (UASC) acquise en mai 2017 par le transporteur allemand.

L’armateur en a fait un navire pilote en vue de tester la faisabilité technique et estimer la viabilité financière d’une conversion à la propulsion GNL. Le cas échéant, la compagnie avait indiqué qu’elle pourrait envisager de reconfigurer seize autres unités de la flotte UASC. Hapag-Lloyd était jusqu'à présent le seul transporteur à avoir opéré un tel ouvrage. À ce prix et à ces conditions, il risque d’y avoir peu de candidats.

Trois convertis

Loin de là. Matson ne semble pas avoir trouvé le coût dissuasif. L'année dernière, le motoriste allemand MAN Energy Solutions a été retenu par l’armateur de porte-conteneurs américain pour retrofiter le moteur principal du Daniel K. Inouye, un navire de 3 600 EVP, construit en 2018 par le chantier naval américain Philly Shipyard.

Matson vient d’exercer une option sur le contrat de juin 2022 pour toucher au moteur principal du Kaimana Hila, un autre porte-conteneurs de 3 600 EVP construit en 2019. Matson prévoit d'investir environ 35 M$ dans l’opération, soit le même montant que pour le Daniel K. Inouye.

Outre ces deux navires, la compagnie (28e rang mondial avec une flotte d’une capacité de 67 250 EVP et 29 navires) prévoit de changer également la motorisation du Manukai pour le rendre dual fuel avec le GNL. Un investissement supplémentaire de 60 M$. Au total, l'entreprise dépensera ainsi jusqu'à 130 M$ pour permettre à ces trois navires d'utiliser du GNL.

Trois commandes neuves

Localisé à Nantong en Chine, le Daniel K. Inouye, actuellement en cale sèche, devrait être remis en service d'ici la fin du semestre. Le Kaimana Hila entrera en cale sèche au deuxième trimestre 2024 pour une période d'environ cinq mois.

Outre ces navires, la société basée à Honolulu a commandé l'année dernière trois nouveaux porte-conteneurs de 3 600 EVP alimentés au GNL au constructeur américain Philly Shipyard, pour un montant d'environ 1 Md$. Matson prendra livraison de ses premiers navires conformes à la loi Jones Act* au quatrième trimestre 2026 et les autres en 2027.

Ces commandes et les conversions de navires au GNL s'inscrivent dans le cadre des plans du transporteur qui se met en ligne pour réduire de 40 % les émissions de carbone d'ici à 2030 et à tendre vers le zéro net émissions d'ici à 2050.

Matson opère des navires régis par le Jones Act pour des services entre les États-Unis contigus, Hawaï et l'Alaska tandis que les services de/vers la région Asie-Australie-Océanie ne relèvent pas de la réglementation américaine

Adeline Descamps

* des navires construits aux États-Unis, battant pavillon américain et dotés d'un équipage américain

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