Pas de pause dans l’intérêt pour les nouveaux navires. Le carnet de commandes mondial a augmenté d'environ 160 navires en un an dans les quatre principales composantes de la flotte marchande (pétroliers, vraquiers, porte-conteneurs et méthaniers), indique le courtier maritime XClusiv. Les contrats de construction signés entre janvier et mars se sont élevés à 201.
C’est beaucoup compte tenu d'une conjoncture mondiale peu incitative à l'investissement mais peu au regard des deux précédentes années où, sur la même période (janvier-mars), 586 et 435 contrats avaient été signés en 2021 et 2022. Autre évolution, les exploitants de porte-conteneurs ne sont plus les premiers clients des chantiers, représentant 16 % du total commandé durant les trois premiers mois de l’année.
Les armateurs de méthaniers en force
Les armateurs de méthaniers ont été cette fois plus entreprenants, avec 31 % du total des contrats confiés aux constructeurs devant les vraquiers qui s'arrogent une part de 19 %.
Si les armateurs continuent de commander des navires, la demande se rétracte toutefois.
Les deux segments qui ont le plus profité de la pandémie – les vraquiers et les porte-conteneurs –, sont aujourd’hui ceux qui affichent la plus forte contraction de la demande avec 38 et 37 nouveaux contrats signés par rapport aux 143 et 158 signés il y a un an.
Le carnet de commandes des méthaniers est également en retrait de 15 contrats, passant de 52 à seulement 37 contrats.
L'intérêt pour les pétroliers revient
A contrario, l'intérêt pour les pétroliers est revenu, la demande est passée de 24 à 64 unités au premier trimestre 2023, effet de base oblige. « La réduction significative du carnet de commandes de pétroliers est lié à l'hésitation des propriétaires en 2022 à passer de nouvelles commandes mais comme les taux de fret du marché ne cessent de s'améliorer, l'intérêt pour l'investissement est revenu », explique le courtier. Le carnet de commandes des pétroliers est historiquement faible.
Tendance à la hausse des coûts de construction
Parallèlement, le prix des nouvelles constructions continuent d'augmenter suivant la tendance à la hausse qui a commencé en 2021. Ils étaient entre 28 % et 38 % plus élevés qu'au premier trimestre 2021 et supérieurs de 2,5 à 5 % qu’à la même période de 2022.
Les augmentations de prix sont principalement dues à la hausse significative des matières premières, de l'énergie et des salaires, mais aussi à la concurrence entre les acheteurs pour les rares créneaux de chantier disponibles.
Les chantiers asiatiques toujours en monopole
Sans surprise, les chantiers chinois, japonais et sud-coréens dominent le marché, à plus de 90 %. Les premiers ont assuré au premier trimestre 60 % de la construction des vraquiers et porte-conteneurs tandis que les Sud-coréens restent les maîtres absolus dans les méthaniers accaparant 70 % de leur construction.
Adeline Descamps
