Petit à petit, le calendrier des futurs rouliers d'Airbus se dévoile. Début janvier, le choix du chantier chinois Wuchang avait été révélé pour la construction des trois nouveaux navires qui doivent remplacer ceux déjà exploités par Louis Dreyfus Armateurs pour les transports des éléments de l'A320 entre les différents sites européens du constructeur aéronautique et son usine d’assemblage de Mobile (Alabama).
La confiance à LDA avait été retenu en octobre dernier par l’avionneur européen. Avec un cahier des charges bien précis : un transport maritime décarboné. Le 8 février, Louis Dreyfus Armateurs a indiqué avoir passé un accord avec Norsepower pour équiper ces trois navires d’un dispositif de propulsion vélique.
Plusieurs expérimentations
Pour réduire le bilan carbone de ces traversées transatlantiques, les trois rouliers qui navigueront à partir de 2026, à leur livraison, seront équipés de moteurs bicarburant, qui pourront utiliser du gasoil ou du méthanol. Les navires bénéficieront aussi d’une assistance éolienne à la propulsion. Dans ce domaine, LDA a déjà testé à bord du Ville de Bordeaux, sur ces trajets transatlantiques, le cerf-volant de traction d’Airseas. Il doit aussi mettre à l’épreuve, courant 2024, les voiles rigides de Bound4Blue.
Rotors éprouvés en temps réel
Mais pour les trois rouliers commandés en ce début d’année, c’est la solution de Norsepower qui a été retenue. Le fabricant finlandais a développé un système de propulsion éolien pour navires, appelé « Norsepower Rotor Sail ». Remis au goût du jour par Norsepower, le rotor Flettner prendra la forme, sur les ponts des trois navires de LDA, de six « voiles rotatives » de 35 m de haut, qui se présentent sous l’apparence de mâts cylindriques très épais. À la clé, une réduction de la consommation de carburant que LDA ne précise pas sachant que le cahier des charges impose que « d’ici 2030, pour la route transatlantique, la nouvelle flotte générera environ 50 % d'émissions de CO2 en moins par rapport à 2023 ».
L’efficacité des voiles rotatives de Norsepower sera éprouvée en conditions et en temps réels à bord des navires LDA, avec un système de mesure embarqué qui permettra de contrôler chaque rotor individuellement.
Étienne Berrier