La piraterie au plus bas depuis 30 ans

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Le Bureau maritime international appelle à ne pas relâcher les efforts contre la piraterie, en particulier dans le golfe de Guinée, où la présence de marines étrangères et la mobilisation de forces locales s'avère dissuasive. Le nombre d’attaques a baissé de moitié en un an sur la côte ouest-africaine, pourtant devenue ces dernières années un repaire de dangerosité. Dans son dernier rapport trimestriel, l’organisme de la Chambre de commerce internationale recense 85 abordages en neuf mois.

De janvier à septembre, 90 actes de piraterie ou de brigandage maritime ont été recensés à travers le monde, selon le dernier bilan établi par le Bureau maritime international (IMB) de la Chambre de commerce internationale. En soi le le niveau de piraterie le plus bas depuis 1992. Sur l’ensemble de ces attaques, 95 % ont débouché sur l’abordage du navire, les plus visés étant des vraquiers (40 attaques) devant des tankers (23) et des porte-conteneurs (10).

La baisse du nombre d’actes de piraterie concerne principalement le golfe de Guinée, avec seulement 13 incidents signalés au cours des trois premiers trimestre 2022, contre 27 au cours de la même période de l’année 2021 et 61 en 2018. Une bonne nouvelle au regard des événements passés, la côte oues-africaine étant devenue un véritable repaire de dangerosité, statut qu’elle partage avec la plupart des détroits. 

L’amélioration de la situation est le fruit des « efforts des autorités côtières du golfe de Guinée » explique Michael Howlett, directeur de l’IMB. La région, qui s’étend sur 6 500 km de côtes du Sénégal à l'Angola, principale voies de transit du pétrole du delta du Niger où croisent chaque année plus de 20 000 navires, a fait l’objet d’attention ciblée et concertée avec notamment la présence des marines internationales.

Danger en hausse dans le détroit de Singapour

Les eaux du golfe de Guinée ne sont plus les plus dangereuses du monde : le détroit de Singapour est redevenu l’endroit où la piraterie est la plus active. Au cours des trois premiers trimestres de l’année, 31 attaques y ont été enregistrées, contre 21 au cours de la même période de l’année passée.

Au-delà de la croissance du nombre d’incidents, l’IMB note surtout un changement de nature. La totalité des actes ont abouti à un abordage des navires et au vol de marchandises. Dans au moins seize cas, note l’IMB, les assaillants étaient armés et ont menacé les équipages, et dans quatre cas, il y a eu prises d’otages.

Crimes opportunistes ?

Michael Howlett, qui rappelle que la piraterie y était « jusqu'à présent considérée comme des crimes opportunistes de bas niveau, sans enlèvements d’équipage ni détournements de navire », appelle désormais les États riverains du détroit situé à l’extrémité orientale de Malacca et plongeant dans la mer de Chine méridionale, à « augmenter les patrouilles dans cette voie navigable stratégiquement importante pour l'industrie du transport maritime et pour le commerce mondial ».

En Amérique du Sud, on a recensé seulement huit attaques au mouillage de Callao, au Pérou, alors que quinze incidents y avaient été enregistrés de janvier à septembre 2021. Au total, dix-huit événements sont répertoriées par l’IMB sur ce continent depuis le début de l’année. Le sous-continent indien a également connu huit faits de piraterie sur la même période, principalement concentrés sur le golfe du Bengale.

Etienne Berrier

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