La diversification de La Méridionale sur le Maroc face à des imprévus

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Les débuts sont plus difficiles que prévu sur la ligne entre Marseille et Tanger pour la compagnie marseillaise. Les restrictions sanitaires ont contrarié l’organisation. Depuis fin janvier, les conditions d’entrée des voyageurs sur les territoires français et marocain se sont durcies, siphonnant le trafic passagers. En revanche, la Méridionale connaît son plan de charge entre Marseille et la Corse jusqu’à fin 2022, se rassure le groupe Stef. 

« 2020 a été très compliquée pour La Méridionale avec une desserte limitée à deux ports départementaux corses n’utilisant que les Kalliste et Piana, ainsi qu'une baisse des fréquences imposée par la crise sanitaire » , souligne Stanislas Lemor, PDG du groupe Stef qui présentait le 12 mars les résultats de l’exercice 2020. Le chiffre d’affaires de sa compagnie maritime est en chute de 42 % pour s’établir à 57 M€, et sa perte opérationnelle s’est accrue, à 26 M€ ( - 6,2 M€ en 2019).

Une nouvelle délégation de service public (DSP) est entrée en vigueur entre Marseille et cinq ports corses. Jusqu’à fin 2022, elle attribue à La Méridionale deux lignes : Marseille-Ajaccio partagée avec Corsica Linea et Marseille-Propriano. Dans la DSP précédente, la filiale maritime du groupe Stef exploitait les services entre Marseille, Porto-Vecchio et déjà, Propriano. 

Diversification sur le Maroc

Les frais d'exploitation des deux autres navires de la compagnie ont contribué à creuser sa perte opérationnelle en 2020. D’un côté, la charte de frètement du Girolata à GNV a été suspendue pour partie lors du premier confinement puis arrêtée en septembre. De l’autre, La Méridionale a acquis un nouveau navire pour pouvoir se porter candidat à une DSP longue sur la Corse qui a avorté. Rebaptisé Pélagos, ce navire acheté 30,6 M€ à DFDS a été livré en mai.

La compagnie a donc supporté les coûts de ces deux navires sans activité jusqu’au 3 décembre 2020. À partir de cette date, elle les a alignés sur un nouveau service ropax entre Marseille et Tanger. Avec deux à trois rotations par semaine, « la ligne a connu un très bon démarrage avec le Girolata, autorisé à transporter des passagers et du fret. Le Pélagos, quant à lui, n’a pas obtenu l’autorisation de transporter des passagers par les autorités marocaines pour des raisons sanitaires. Fin janvier enfin, les conditions d’entrée des voyageurs sur les territoires français et marocain se sont durcies et le trafic passagers sur le Girolata s’est arrêté », explique Stanislas Lemor. 

Le Pelagos part en Irlande 

La Méridionale a donc dû adapter son offre à partir de février. Seul le Girolata est désormais aligné entre Marseille et Tanger sur la base d’une rotation par semaine, et ne transporte que du fret en raison des restrictions sanitaires en vigueur en France et au Maroc.

Le Pélagos a été frété en février à Corsica Linea pour suppléer l’arrêt du Paglia Orba sur Ajaccio. Depuis, le ropax est à Marseille sans activité. « Nous lui recherchons un nouveau frètement le temps que les conditions soient plus favorables entre Marseille et Tanger. » En 2021, l’amélioration des résultats de La Méridionale dépendra de la rentabilité du Girolata et du Pelagos, si possible sur le Maroc, espère le président de Stef. Entre-temps, on a appris que le ex-Liverpool Seaways de DFDS, exploité en Baltique, doit être affrété par DFDS pour être opéré sur la ligne Dunkerque-Rosslare.

Érick Demangeon

 

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