Les cours des actions des transporteurs maritimes de conteneurs ont perdu entre 20 et 70 % de leur valeur en 2022, ZIM ayant été le plus sanctionné par les marchés financiers en raison de sa politique privilégiant les affrètements (138 navires dont seulement huit en propriété). Une approche qui va peser sur les comptes d’exploitation futurs si la faiblesse de la demande de transport persiste. Le transporteur côté à la bourse de New York a ficelé une partie de ses contrats à des conditions particulièrement élevés, les propriétaires de flotte étant dans un rapport de force pour imposer leurs conditions (pénurie de navires, demande inédite).
Toutefois, le transporteur dispose de levier pour limiter la casse. Les 25 navires à renouveler en 2023 et 37 en 2024 sont autant de fenêtres de tir pour renégocier.
Le titre de ZIM s'est échangé à 17,19 $ le dernier jour de l'année, soit une baisse de 70 % par rapport à ses débuts en janvier, à 56,76 $. Wan Hai Lines, Evergreen et Cosco ont également vu le prix de leurs actions divisé par deux entre janvier et décembre.
Matson, HMM et OOIL figurent parmi les transporteurs dont les titres ont perdu le moins de valeur, entre 21 % et 29 %, mais « cela est faussé par le moment où leurs actions ont évolué », nuance Alphaliner. Les actions de HMM ont en effet subi la majeure partie de leurs pertes en 2021, tandis qu'OOIL et Matson ont caracolé au premier trimestre 2022, allégeant la perte annuelle. Les actions de ces deux derniers s’échangent actuellement à 50 % de leur valeur au sommet.
145 Md$ de valorisation boursière
Hapag-Lloyd et Maersk doivent également déplorer une perte de valeur, de 38 % et 35 % l’an dernier.
Dans l'ensemble, les 11 transporteurs de conteneurs cotés en bourse ont vu leur capitalisation boursière perdre environ 90 Md$ en un an bien que les résultats financiers des trois premiers trimestres, ceux actuellement publiés, sont toujours très impressionnants. La chute des taux de fret brutale et accélérée durant la dernière partie de l’année a dû effrayer les investisseurs, dont l’aversion aux cycles est épidermique. Leur valorisation boursière s'élève désormais à 145 Md$, encore 2,3 fois supérieure à ce qu’elle était avant la pandémie.
A.D.
