L’armateur japonais K-Line a conclu un accord avec Airseas pour équiper à la fin 2021 un de ses vraquiers d’un cerf-volant SeaWing développé par la firme française pour tracter les navires à l’aide du vent.
Déployé depuis le sommet d’un mât planté à la proue du bateau auquel il est relié par un câble de 500 m de long, le cerf-volant géant d’une surface de 500 à 1 000 m2 peut selon ses concepteurs être utilisé sur environ 50 % du trajet. Pas plus car il faut un vent de 8 à 40 nœuds ne venant pas de face. Il est livré avec un système informatique embarqué analysant les conditions météos qui pilote sa position, son altitude et indique au capitaine la meilleure route à suivre pour son utilisation ainsi que le moment où le déployer, ce qui se fait automatiquement depuis le tableau de bord par simple pression sur un bouton.
S’il tombe à la mer, une probabilité très faible selon Airseas, il suffit de couper le câble car il est conçu de façon à couler pour ne pas se prendre dans les hélices. K-Line attend de ce système une réduction de sa consommation de carburant et des émissions de gaz à effet de serre de plus de 20 %, soit une baisse d’environ 5 200 t de la quantité de CO2 rejetée chaque année dans l’atmosphère par le navire. Si les résultats lui donnent satisfaction la compagnie pourrait ensuite en commander 49 autres.
Une véritable percée pour Airseas car jusqu’à présent l’unique armateur à avoir commandé un SeaWing était LDA, pour en équiper un roulier qu’il exploite pour le compte d’Airbus et qui transportera des éléments d’avions entre la France et les États-Unis. Or son directeur et inventeur du SeaWing, Vincent Bernatets, est un ingénieur de l’avionneur, par ailleurs actionnaire d’Airseas. Il a soutenu le développement de ce cerf-volant via son atelier d’innovation ProtoSpace.
Thierry Joly