Une aile de cerf-volant géante, d’une surface de 1 000 m², déployée à une altitude de 300 m pour tirer les navires : c’est ainsi que se présente Seawing, le dispositif mis au point par Airseas, société fondée à Toulouse par d’anciens salariés d’Airbus.
Le système permettrait, selon ses promoteurs, de faire économiser en moyenne 20 % de carburant aux navires équipés, sans en modifier fondamentalement le plan de pont puisqu’il ne s’agit pas d’installer plusieurs mâts portant des voiles : un seul mât, tout à l’avant du navire, permet de déployer le cerf-volant.
Plus concrètement, il s’agit d’une voile de 1 000 m² déployée au bout d’un mât télescopique de 35 m et d’un ordinateur qui en automatise le pilotage. L’équipement de pont, cylindre de 5 m de diamètre, assure le déploiement et le repliage automatique de l’aile. Un dispositif de routage permet au capitaine d’adapter la vitesse, d'optimiser la route et l’utilisation du kite en fonction des informations fournies par l’aile et des indications météorologiques reçues par le navire.
Montée en puissance de la production
Les premiers essais ont été faits à bord d’un roulier de Louis Dreyfus Armateurs : le Ville de Bordeaux, qui transporte entre Saint-Nazaire et Mobile (Alabama) des pièces d’A320, a été équipé fin 2022 et mène depuis des essais en conditions réelles.
K-Line sera le prochain client d’Airseas : le groupe de transport maritime nippon a fait de la propulsion éolienne « un pilier majeur de sa stratégie de décarbonation ». Il a déjà passé commande de deux ailes de traction destinées à des capesize. Le premier sera installé en décembre 2022, le second sur un navire neuf alimenté au GNL, en cours de construction au Japon.
La commande annoncée le 20 juillet portera à cinq la petite flotte à voile. À terme, l’armateur prévoit d’équiper 50 de ses navires sur 20 ans. Un engagement a été pris dans ce sens auprès d’Airseas. La société, née à Toulouse et dont le siège a été transféré à Nantes, ambitionne d’équiper 15 % de la flotte mondiale en 2030. Elle disposera à partir de 2023 d’une usine pour monter en puissance sa capacité de production.
Étienne Berrier
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