Le chantier naval italien a livré 19 unités et enregistré 18 prises de commande en 2020. Fincantieri a terminé l’année écoulée sur un chiffre d’affaires de 5,2 Md€, en baisse de 11 %, et une perte de 245 M€. Le constructeur anticipe la reprise des croisières au second semestre de l’année.
Le chantier naval italien Fincantieri, dont le projet de rachat des Chantiers de l’Atlantique a fini par être abandonné fin janvier après moult tergiversations, a présenté le 25 février ses résultats pour l’année 2020.
Première satisfaction pour le constructeur dans une année atypique, « les livraisons de paquebots se sont déroulées dans les délais prévus » alors que les sites ont été confinés pendant plusieurs semaines au cours du premier semestre. Quatre des sept navires livrés en 2020 l’ont été au second semestre. Fincantieri a même réalisé la gageure de livrer, en année pandémique, sa 100e unité construite, en l’occurrence un 5e navire pour Princess Cruises (le Enchanted Princess), une marque du groupe Carnival. Et l’italien n’a pas enregistré d’annulations de commandes.
Au cours de l’année, Fincantieri a ainsi livré 19 unités, dont sept paquebots et quatre bâtiments militaires. En outre, 18 nouvelles commandes ont été enregistrées, pour un total de 4,5 Md€, dont cinq en défense et deux destinés à l’exploitation de parcs éoliens offshore. Le carnet de commande comprend 116 unités à livrer d’ici 2029, pour un total de 35,7 Md€.
Réservations des croisières encourageantes
Les résultats financiers, en revanche, sont en berne. Le chiffre d’affaires pour 2020 n’atteint « que » 5,2 Md€, soit 11 % de moins qu’en 2019. L’épidémie a fait perdre 3,2 millions d’heures de travail, soit 20 % de ce qui était prévu initialement par Fincantieri. La société estime à 1,1 Md€ la perte de chiffre d’affaires imputable aux effets de la pandémie. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) diminue de 2 %, soit 314 M€ contre 320 M€ en 2019. La marge Ebitda se fixe à 6,1 % alors qu’elle était de 5,5 % en 2019. Après une perte de 148 M€ en 2019, la société affiche un résultat négatif de 245 M€ en 2020.
Traçant quelques perspectives pour l’avenir, le conseil d’administration table sur une reprise des opérations de croisière à la fin du printemps 2021, et constate que « les réservations pour le second semestre sont en ligne avec la tendance historique ». Le chantier italien envisage cependant de consolider son activité militaire, avec des commandes en cours pour la marine italienne et pour celle des États-Unis. « Naviris, la coentreprise avec Naval Group, est pleinement opérationnelle et progresse dans l’exécution des commandes reçues », évacue-t-il.
Si Fincantieri s’éloigne des Chantiers de l’Atlantique, dont Naval Group reste actionnaire minoritaire, la coopération continue, en revanche, entre le chantier italien et l’héritier de la Direction des constructions navales (DCNS), par exemple sur la réhabilitation des frégates de classe Horizon ou encore sur le programme European Patrol Corvette.
Étienne Berrier