Étienne Melliani aux commandes de DFDS France à compter du 1er août

Étienne Melliani et Jean-Claude Charlo (DFDS France)

Étienne Melliani (à gauche) remplacera Jean-Claude Charlo (à droite) à la tête de DFDS France dès le 1er août.

Crédit photo ©AD
L'ex-chef de cabinet de Jean-Baptiste Djebarri, qui pilote actuellement les activités du groupe Segula Technologies au Havre, remplacera à partir du 1er août Jean-Claude Charlo à la tête de DFDS France. Ce dernier est nommé à la direction générale de FRS Iberia-Maroc, armateur historique des liaisons maritimes entre l’Espagne et le Maroc, que la maison-mère danoise a acquis l'an dernier.

Depuis le 1er juillet, la filiale française de la compagnie danoise DFDS, a un nouveau patron après avoir été longtemps incarné par Jean-Claude Charlo. Ce dernier été nommé à la tête de FRS Iberia-Maroc, armateur allemand historiquement ancré sur les liaisons entre l’Espagne et le Maroc avec trois lignes et un tiers du marché dont l'armateur danois a annoncé l'acquisition en septembre 2023 avec ses 750 salariés.

Hydro de formation (première promotion version ENSM en 2011), complété par des études en droit et sciences politiques, Étienne Melliani rejoindra le 1er août le leader européen du roulier, compagnie sur laquelle il a embarqué en tant qu'officier à la sortie de l'école de la marine marchande (notamment sur la ligne Calais-Douvres). Il était depuis 2022 à la tête du groupe Segula Technologies au Havre après avoir été chef de cabinet de Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports.

Étienne Melliani sera assisté de Jimmy Marolle, directeur général délégué, qui chapeaute les activités fret en Méditerranée, à savoir les lignes vers la Turquie et la Tunisie au départ de Sète et Marseille.

Acteur majeur du ferry sous pavillon français

Depuis l’Hexagone, où il emploie 1 200 personnes dont 800 marins français, DFDS exploité cinq navires enregistrés en France (Côte d’Opale, Côte des Dunes, Côte des Flandres sur Calais-Douvres ; Côte d’Albâtre et Seven Sisters sur Dieppe-Newhaven), sur les dix opérés en Manche.

En mai, la maison-mère a confirmé le choix de l’électricité pour le renouvellement de sa flotte en faisant part d’un investissement d’1 Md€ dans des navires sur batteries. La déclaration a fait été faite dans le cadre du sommet Choose France, événement initié par l'Élysée pour capter des investissements étrangers en France.

L’armateur danois, qui exploite une flotte de 55 ro-ro en Europe et du Nord et Méditerranée, prévoit dans un premier temps six ferries tout-électriques. Ils seront déployés sur les lignes Dunkerque-Douvres et Calais-Douvres d'ici 2030. Trois seront sous pavillon français.

En première ligne sur le dumping social

Jean-Claude Charlo est monté au créneau, aux côtés de Jean-Marc Roué de Brittany Ferries, pour obtenir des réactions des autorités françaises face au dumping social qui s'exprime avec violence dans le détroit de Calais.

La concurrence s'est intensifiée dans le contexte de la dérégulation du Brexit (depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le transmanche ne constitue plus une liaison intra-européenne mais est soumise aux règles internationales) et s'est accrue avec l’arrivée d’un nouvel opérateur (Irish Ferries).

La crise a éclaté lorsque la compagnie britannique P&O Ferries a fait preuve d'une brutalité sans nom en licenciant sur le champ 800 marins britanniques en mars 2022 pour les remplacer par des marins étrangers soumis à un régime social moins disant.

DFDS et Brittany Ferries sont parvenus à obtenir une loi anti-dumping social de la part du gouvernement français, promulgée en mars 2024.

Adeline Descamps

 

 

 

 

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