De retour à flot, le chantier naval Harland & Wolff est subordonné à une décision du gouvernement sur une garantie bancaire

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Crédit photo ©Harland and Wolff
Le titre en bourse du chantier naval historique de Belfast, marqueur de l'histoire industrielle nord-irlandaise, a été suspendu le 1er juillet en raison d'un audit retardé sur la comptabilisation de son exercice financier 2023. Sauvé de la faillite en 2020, le constructeur du Titanic est pourtant de retour à flot mais attend depuis des mois une décision gouvernementale pour bénéficier d'une ligne de crédit.

Célèbre pour être le constructeur du Titanic qui avait fait naufrage en avril 1912 au large de Terre-Neuve, Harland & Wolff, menacé plusieurs fois de disparaître et annoncé en faillite en 2019, se retrouve à nouveau sur la brèche alors qu'il tente d'obtenir du gouvernement une décision pour une nouvelle facilité de crédit de 200 M£ (253 M$) dans un contexte d'élections générales au Royaume-Uni (le 4 juillet).

La société a besoin de cet accord pour fournir une garantie de prêt aux banques et obtenir des taux d'intérêt plus bas. En cas de retard important, la capacité à exécuter de nouveaux contrats en serait affectée, fait valoir la maison-mère.

L'enveloppe de 115 M$ actuellement accordée par Riverstone Capital Partners arrive à échéance à la fin du mois de décembre. Cette nouvelle facilité est déterminante pour honorer certains contrats stratégiques. Un premier navire pour la Royal Naval doit être livré début 2025.

L'entreprise était tenue de publier son rapport annuel 2023 avant le 30 juin 2024, ce qui n'a pas été fait, entraînant de fait la suspension des titres de la société cotée à la Bourse de Londres, qui a perdu près de 38 % depuis le début de l'année.

Pour justifier ce retard, l'entreprise invoque des négociations avec les auditeurs sur la « comptabilisation de revenus du fait de la nature pluriannuelle et complexe de certains des contrats » du groupe. Il devrait être publié finalement dans la semaine du 8 juillet.

Une nette amélioration de sa situation financière

Le chantier naval historique de Belfastvieux de 158 ans et marqueur de l'histoire industrielle nord-irlandaise, avait été sauvé in extremis en 2020 de la faillite par le groupe britannique d'infrastructures énergétiques InfraStrata (qui a depuis pris le nom de son ex-filiale). Nationalisé en 1975, puis racheté par le Norvégien Fred Olsen Energy en 1989 (devenu depuis propriété de la compagnie pétrolière norvégienne Dolphin Drilling), l’entreprise, à l'origine du Myrina tanker, premier superpétrolier construit au Royaume-Uni, a tenté ensuite plusieurs diversifications plus ou moins réussies et s'est réorientée sur la réparation navale, les paquebots et des navires support à l'éolien offshore.

Harland & Wolff vient de publier quelques données non auditées de son exercice 2023, qui font état d'une amélioration des ratios de l'entreprise. Ses revenus ont presque triplé en un an, à quelque 87 M£ (102 M€) tandis que sa perte d'exploitation (43,09 M£) a été réduite de presque 40 %. Harland & Wolff prévoit d'atteindre un chiffre d'affaires de 253 M$ pour l'exercice en cours. 

Reprenant de l'allant, le groupe a vu son son effectif passer de 1 010 1 512 personnes au cours de ces six derniers mois.

Adeline Descamps

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