Free on Board (Franco à bord) au lieu de Coût et fret rendu… Pour limiter les importations de biens étrangers, le gouvernement algérien innove en agissant sur les incoterms.
Dans une note adressée le 30 septembre 2019 aux directeurs de banques algériennes, dont Le Journal de la Marine Marchande s’est procuré une copie, l’association professionnelle des banques et des établissements financiers algériens explique les nouvelles mesures applicables depuis début octobre, en faisant référence à un courrier du 29 septembre 2019 du ministre algérien des finances sur la téléphonie et l’électroménager.
« À ce titre, il a été décidé la substitution au paiement cash des importations actuellement en usage, le recours au différé de paiement de neuf mois, sans que celui n’excède une année, s’agissant des opérations d’importations des produits électroménagers et de téléphonie. Ces importations doivent être effectuées en FOB. Les importateurs doivent recourir, en priorité, aux capacités nationales de transport maritime », précise la note. Une incitation surprenante au regard de la faiblesse de l’offre maritime de la Cnan.
Nouvelles barrières non tarifaires
Cette mesure qui « devrait s’étendre à toutes les importations au plus tard le 31 décembre 2019 », a mis un coup de frein aux échanges avec l’Algérie déjà en berne depuis l’obligation de bloquer 120 % des achats sur un compte en banque.
Si avec le CFR, c’était le fournisseur qui prenait en charge le transport maritime de la marchandise jusqu’au port de destination et payait le transport en euros, le FOB impose un paiement en dinar par le destinataire de la marchandise. Fret en dinars et 9 mois de crédit fournisseur, les échanges commerciaux se sont tassés. À titre d’exemple, les volumes de pièces détachées automobiles ont chuté de 30 % depuis janvier 2019. Ces nouvelles barrières non tarifaires impactent également les compagnies maritimes étrangères.
N.B.C
CMA CGM réduit sa voilure roll sur l'Algérie
CMA CGM a vendu son navire Cap Camarat réduisant sa voilure roll sur l’Algérie. Le service, à fréquence hebdomadaire, a été modifié depuis le 15 octobre, date de la dernière escale à Marseille. C’est désormais l’Aknoul qui reprend le flambeau à raison de trois escales par mois en Algérie (Est/ Ouest) et une sur le Maroc.