Le Shanghai Containerized Freight Index (SCFI, moyenne des taux spot depuis Shanghaï vers une vingtaine de destinations) et le China Containerized Freight Index (qui suit les taux moyens spot et contractuels pour les exportations depuis la Chine, CCFI) ont chuté respectivement de 81 et 72 % depuis janvier 2022.
Cependant, ils restent plus élevés de 32 % qu'en 2019 malgré une détérioration de l'équilibre entre l'offre et la demande, selon les dernières données du Bimco.
« Bien que les volumes d'exportation depuis l’Asie aient été relativement plus forts en mars 2023, les volumes du premier trimestre ont chuté de 8,5 % en glissement annuel en raison d'un ralentissement du marché qui a commencé au second semestre 2022. Par conséquent, les volumes n'ont augmenté que de 2,1 % par rapport au premier trimestre 2019 », explique Niels Rasmussen, analyste en chef du transport maritime au sein de l'association maritime (dont les membres représentent plus de 60 % du tonnage mondial selon ses données).
Des taux supérieurs de 10 % à ceux de mai 2019
Les exportations vers les trois premières régions, qui représentent 80 % des volumes, sont en baisse cumulée de 0,1 % : l'Amérique du Nord en hausse et l’Asie sont en hausse respective de 2,6 % et 0,6 % mais l'Europe s'inscrit en baisse de 4,5 %.
À l'exception des États-Unis, de l'Australie/Nouvelle-Zélande et de Lagos, les taux spot vers toutes les destinations sont toutefois plus de 10 % plus élevés en mai 2023 qu'en mai 2019.
Vers la Méditerranée, Santos, Dubaï et Durban, ils sont environ le double de ce qu'ils étaient en mai 2019.
Une flotte qui a gonflé entre temps de près de 17 %
Au cours des quatre dernières années, la taille de la flotte de conteneurs a augmenté de 16,9 % (26,2 MEVP fin avril), soit 3,8 MEVP de plus qu'en avril 2019.
La vitesse de navigation moyenne des porte-conteneurs en avril 2023 était inférieure de 3,4 % à celle d'avril 2019. Les navires inactifs représentent actuellement environ 90 000 EVP de plus qu'il y a quatre ans. Mais ces deux données ne permettent pas de justifier le fait que les taux moyens soient plus élevés qu’en 2019.
Envers et contre une chute bien réelle de 70 à 80 % des taux de fret et une aggravation de l'équilibre entre l'offre et la demande, les opérateurs de lignes régulières ont bel et bien réussi jusqu’à présent à maintenir les taux à un niveau supérieur à celui d'avant la pandémie.
Adeline Descamps