CMA CGM investit 3 Md$ pour se renforcer dans la logistique

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Avec le rachat à l’entreprise américaine Ingram Micro de son activité Commerce & Lifecycle Services, le groupe français de transport maritime et de plus en plus de logistique permettrait de hisser sa filiale Ceva Logistics à la quatrième place mondiale dans le secteur de la logistique contractuelle. La branche acquise est spécialisée dans le e-commerce.

Grossiste en matériel informatique basé en Californie, Ingram Micro a été racheté en 2016 par le conglomérat chinois HNA qui, en difficulté financière, l’a revendu à la société de capital-investissement américaine Platinum Equity en juillet 2021 pour un montant de 7,2 Md$. C’est la partie logistique d'Ingram Micro qui est aujourd’hui cédée par Platinum Equity à CMA-CGM pour la somme de 3 Md$. L’opération inclut les entrepôts de Commerce & Lifecycle Services (CLS), dont l’activité est axée sur le e-commerce et la logistique retour, sur le continent amércain, en Asie-Pacifique et en Europe. Ingram Micro ne cède pas tout. 

Cette acquisition renforce la présence du français dans la logistique contractuelle et les actifs seront versés dans l’escarcelle de Ceva Logistics. La filiale du groupe français se hisserait ainsi à la quatrième place mondiale dans ce secteur d’activité, selon les déclarations du groupe. La transaction intègre en outre Shipwire, filiale d’Ingram Micro développant une plateforme web de solutions logistiques à destination des acteurs du e-commerce.

Un chiffre d’affaires de 1,7 Md$

Avec cette opération, le groupe absorbe un ensemble de 1,7 Md$ de chiffre d’affaires, qui emploie 11 500 salariés et compte 59 entrepôts. Ensemble, Ceva et CLS vont totaliser 1 100 sites dans 160 pays et 90 000 emplois. Et le 3PL français étoffe ainsi son portefeuille dans les segments de la high tech, de la distribution et de la mode, l’entreprise américaine ayant récemment décroché un contrat avec le distributeur pure-player Zalando pour lequel elle va gérer son centre de traitement des commandes de Bleiswijk, près de Rotterdam.

Le numéro trois mondial dans le transport maritime de conteneurs finance cette nouvelle acquisition sur ses fonds propres. Il en a en effet les moyens financiers. Le marseillais devrait réaliser cette année une année inédite. L’ensemble de ses activités ont soldé le troisième trimestre sur un chiffre d’affaires de 15,3 Md$ (dont 12,5 Md$ pour la seule activité maritime). Et ce, après deux très bons trimestres. Le résultat net est ressorti à 5,6 Md$ à fin septembre. L’endettement – 11,9 Md$ –, s’est réduit entre juillet et septembre de 4,9 Md$, ce qui a permis à l’entreprise de procéder à un remboursement d’obligation à échéances pour un montant de 750 M€.

Redressement de Ceva

Le redressement de Ceva, ex-entreprise suisse, est lent mais est, depuis son acquisition par le français, sur une trajectoire de croissance positive après des années difficiles. Ainsi, l'Ebitda a progressé de 63 % au troisième trimestre pour s’établir à 274 M$ contre 210 M$ au deuxième trimestre. Son chiffre d’affaires a bondi de 55 % (2,9 Md$) dans un contexte de marché dynamique

L’armateur français partage avec Maersk, le leader mondial du secteur, une stratégie de door-to-door, d’où ses investissements dans la logistique terrestre et contractuelle. 

Etienne Berrier

 

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