Cluster maritime français : départ de Frédéric Moncany de Saint-Aignan

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Frédéric Moncany de Saint-Aignan

Crédit photo ©AEM
Le 1er janvier 2024, Frédéric Moncany de Saint-Aignan passera la barre du Cluster maritime français, qu'il a présidé pendant près d'une décennie. Nathalie Mercier-Perrin, jusqu'alors directrice du développement économique de Naval group, sera élue le 12 décembre, après l’assemblée générale du CMF.    

Après neuf à la tête du Cluster maritime français (CMF), Frédéric Moncany de Saint-Aignan passera la barre, le 1er janvier 2024 de l’association fondée par Francis Vallat en 2006.

Il l’a annoncé ce 28 novembre à l’occasion des Assises de l’économie de la mer à Nantes, précisément là où avait été officialisée son arrivée à l'issue des Assises de l'économie maritime (son nom à l’époque), les 2 et 3 décembre 2014. Un tour de grand huit pour une boucle bouclée.

Le succès des organisations de ce type repose sur l’incarnation. Celui qui était président des pilotes de Seine et président de la Fédération française des pilotes maritimes avant de prendre en charge le cluster « est » le CMF. Il n’aura pas démérité pour contraindre les décideurs politiques à ne pas tourner le dos à la mer même quand ils ne sont pas sur la plage et pour leur fournir un manuel de fonctionnement du shipping.

Sur tous les fronts

De 30 entreprises adhérentes à ses débuts, le Cluster maritime français fédère aujourd’hui quelques 460 entreprises, collectivités, start-up, centres de recherche… revendiquant 388 000 emplois directs.

Promo 76 de l’École nationale de la Marine marchande, naviguant à la CGM, pilote maritime, l’homme de 64 ans ne décroche pas pour autant. Au contraire, il cumule les présidences. Il a « repris en main » mi-septembre la présidence de la cité de la mer à Cherbourg, dans une période où le site fréquenté par 300 000 visiteurs par an sera sans doute mis à contribution dans le cadre de l’année de la Mer décrétée par le président Macron.

Avant l’été, il avait été réélu à la tête de l’École nationale supérieure maritime (ENSM), dirigée par François Lambert. Les deux hommes ont à ce niveau un « objectif clair », fixé par le président de la République lors des Assises de l’économie de la mer en 2021 : doubler le nombre d’officiers de la marine marchande.

« On a encore quelques difficultés mais le redressement est en marche », a-t-il indiqué face aux 1 900 personnes présentes pour la plénière du grand rendez-vous annuel de la filière maritime.

Il continuera aussi de présider France Cyber Maritime, qui « a déjoué 200 attaques », soutient-il, pour démontrer sa pertinence et accessoirement rappeler que cette association « adolescente » doit continuer à être soutenue par les pouvoirs publics.

À l'heure des bilans

La présence du président de la République pour la troisième fois après Montpellier et Nice, est pour lui « la preuve indiscutable de l’attachement et de l’intérêt du président pour l’économie maritime et je veux croire que le cluster n’y est pas complètement étranger ».

Il y a un an, à Lille, où s’est déroulée la précédente édition, il avait fait un certain nombre d’annonces. « C’est fait », assure-t-il aujourd'hui, mentionnant notamment la création de la Fondation OPEN-C, centre d'essais en mer européen dédié aux Énergies marines renouvelables (éolien flottant, hydrolien, houlomoteur, hydrogène en mer, photovoltaïque flottant), créé par dix entités publiques et privées (Ifremer, Centrale Nantes, ITE France Énergies Marines, EDF, RTE, TotalEnergies, Technip Energies, Valorem, Valeco, Énergie de la Lune).

Cette structure est pensée pour dérisquer des expérimentations à enjeux en bénéficiant de facilités telles que les autorisations, des infrastructures de raccordement... « Quand on connaît le mix énergétique tel qu’il doit être développé d’ici à 2050, on mesure l’importance de cet outil », rappelle Frédéric Moncany.

Il cite également la feuille de route de la filière maritime française pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Le CMF a piloté, aux côtés de la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l'aquaculture, les travaux de la communauté prise dans son acception la plus large : compagnies maritimes, autorités portuaires, chantiers navals, prestataires maritimes…

Il retient enfin l’institut de recherche environnemental Meet50 (Maritime economical and environnemental transition), lancé en février 2022 à Brest, lors du One Ocean Summit, et dont la vocation est de financer des projets de recherche. Un calque dans l’esprit du Getting to zero de Maersk.

Passation à Nathalie Mercier-Perrin

À l’ouverture du grand rendez-vous de la profession, il a introduit celle qui accrochera les gants, Nathalie Mercier-Perrin. L’actuelle directrice du développement économique de Naval group depuis près de 15 ans et dans le groupe depuis 23 ans, sera élue officiellement le 12 décembre, après l’assemblée générale du cluster.

Membre du conseil d'administration de l'ENSM, administratrice de l'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), elle a notamment contribué au projet de création du Technocampus Ocean, une plateforme de recherche mutualisée au service des filières navales, et s’est impliquée dès son lancement au sein de la coalition de la transition écoénergétique maritime lancée par le Cluster maritime français.

A.D

 

 

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