Canal de panama : le nombre de transits quotidiens revu à la hausse en janvier

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Canal de Panama

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Alors qu'elle prévoyait de resserrer encore les transits quotidiens en janvier, fixant la jauge maximale à 20 créneaux au lieu de 36 en temps normal pour faire face à sa sécheresse aiguë, l'autorité du canal de Panama relève le seuil à 24 à partir du 16 janvier. Le niveau des lacs moins défavorable que prévu.

Le gestionnaire du canal de Panama (ACP) ajuste son avis de navigation du 30 octobre étant donné que « les précipitations et le niveau des lacs pour le mois de novembre se sont avérés moins défavorables que prévu, et que les mesures d'économie d'eau prises par le canal ont donné des résultats positifs ».

Alors qu'elle prévoyait de réduire les transits quotidiens de 43 % d'ici au 1er février 2024, fixant la jauge maximale à 20 créneaux en janvier (36 en temps normal) et à 18 à partir du 1er février pour faire face à sa sécheresse aiguë, l'autorité du canal de Panama relève le seuil à 24 à partir du 16 janvier.

Depuis le 1er décembre, 22 navires sont autorisés à passer, à raison de six de taille neo-panamax et de seize panamax. Ces restrictions répondent aux défis posés par l'état actuel du lac Gatun, qui connaît des niveaux d'eau anormalement bas pour cette période de l'année en raison de la sécheresse exacerbée par le phénomène El Niño.

Niveau dangereusement bas

L'administrateur du canal lutte contre son déficit hydrique de longue date. Mais le changement climatique s'est traduit ces dernières années par une évaporation plus marquée des deux lacs artificiels qui fournissent en eau le système d'écluses, celui d'Alajuela (qui menace la pêche) et du Gatun (trafic maritime), seule source d'eau du pays.

Le système des lacs stocke en effet à la fois l'eau destinée à assurer le bon fonctionnement du canal, à répondre aux besoins de la population dans les districts de Panama, San Miguelito, Arraijan, Chorrera et Colon, à la production électrique et au développement des activités économiques du pays.

Le niveau a atteint en octobre un niveau dangereusement bas. Raison pour laquelle l'ACP avait pris les devants en annonçant des restrictions.

Des mesures pour les réservations

En janvier, elle autorisera également un créneau de réservation par client et par date, avec quelques exceptions pour les quotas offerts aux navires en concurrence par le biais du système de réservation.

« Ces mesures permettent à la majorité des navires qui souhaitent transiter par le canal d'avoir de meilleures chances d'obtenir une réservation », assure le gestionnaire.

Les transits du canal de Panama sont tombés à 783 en novembre, selon les données officielles, ce qui équivaut à 26 traversées par jour, niveau inférieur à la moyenne annuelle (33,9) et à celle de 2022 (35,5).

Surcharge spéciale

Au 19 décembre, selon le système de notification du canal, 65 navires attendaient de pouvoir transiter, dont 29 sans réservations, pour un temps d'attente moyen de 5 jours vers le Nord (maximum à 23 jours) et de 7,7 jours vers le Sud (maximum à 16,4 j), ce qui est nettement moins que les 115 comptabilisés il y a un mois.

CMA CGM et MSC ont été les premiers à annoncer des surtaxes spéciales. CMA CGM imposera une « Panama Adjustment Factor » de 150 $/EVP à partir du 1er janvier 2024, se justifiant, selon l’armateur français par les restrictions de transit et les tarifs plus élevés du canal introduits en janvier.

MSC l'a fixée pour sa part à 297 $/EVP pour ses services Asie-Côte Est des États-Unis/Golfe du Mexique et Asie-Antilles transitant par le canal. Cette taxe est en vigueur depuis le 15 décembre.

Reconfiguration des flux

Pour éviter les aléas du canal, un pétrolier doit actuellement parcourir 10 000 km supplémentaires, soit dix jours de navigation en sus, pour se rendre de Houston au Chili.

Ainsi, le pétrolier Cururo a navigué le long de la côte atlantique de l'Amérique du Sud, traversé le détroit de Magellan et remonté la côte pacifique. Le voyage a duré 32 jours pour parcourir 18 520 km au lieu des 23 jours et quelque 8 000 km s'il transitait, comme il en a l'habitude, par Panama. Une reconfiguration des flux est déjà visible.

Adeline Descamps

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