Brittany Ferries met sur les rails un ferry tout-électrique

Esquisse d'un navire zéro émission

L'armateur breton s’est associé à Wärtsilä et à Incat pour étudier la faisabilité technique d'un ferry tout-électrique. Esquisse d'un futur ferry zéro émission.

Crédit photo ©Brittany Ferries
L'armateur breton s'associe au motoriste finlandais Wärtsilä et au constructeur australien Incat, spécialiste des ferries en aluminium, pour définir les spécifications techniques d'un futur ferry zéro émission. Du fait de leur activité en short sea, les ferries sont des laboratoires pour explorer les solutions tout-électriques, ouvrant la voie à l'hydrogène.

Brittany Ferries poursuit son exploration des voies qui vont le conduire à une amélioration de l'empreinte carbone de ses navires. Avec le renouvellement enclenché de sa flotte, aux dominantes GNL et GNL-électrique, la compagnie bretonne transmanche a déjà fait du chemin. Entre 2022 et 2025, elle aura reçu, chaque année, un navire au profil ADN bien moins fossile.

Cette fois, la société met sur les rails un ferry zéro émission. Elle s’est associée pour ce faire à deux sociétés qui lui sont familières : le motoriste finlandais Wärtsilä qui a équipé en moteurs GNL les Salamanca et le Santoña, en service depuis 2022 et 2023, et en propulsion hybride GNL-électrique les Saint-Malo et Guillaume de Normandie attendus d’ici la fin de l’année, et le constructeur australien Incat.

Le chantier naval de Tasmanie, spécialiste de la conception et de la construction de ferries et ro-pax en aluminium, est à l'origine du ferry à grande vitesse (NGV) livré à Brittany en 2005. Aujourd’hui affrété à Condor Ferries (dont Brittany Ferries est actionnaire), il opère sous le nom de Condor Voyager entre Saint-Malo et les îles anglo-normandes.

Laboratoire pour explorer le tout-électrique

La première étape du partenariat consistera à définir les spécifications techniques d’un ferry de 137 m de long.

« L'énergie tout électrique est une solution viable, la mieux adaptée aux routes maritimes les plus courtes », assure Christophe Mathieu, CEO de Brittany Ferries et de Condor Ferries, cité dans le communiqué. Le dirigeant n’exclue rien à l’issue de l’étude.

Les ferries, du fait de leur activité en short sea, sont des laboratoires pour explorer des solutions de décarbonation, et notamment l’électrique dont la principale contrainte pour le transport à courte distance repose, outre la disponibilité de l'énergie, sur sa capacité à recharger rapidement et de façon complète pour que les exploitants n’aient pas à brûler un litre de diesel marin une fois en mer.

« Les ferries jouent un rôle essentiel pour développer la demande nécessaire aux solutions de transport soutenables pour l’environnement », confirme Roger Holm, président de Wärtsilä Marine. « La propulsion électrique par batterie associée à des navires légers en aluminium est le choix idéal pour supprimer les émissions », ajoute Stephen Casey, le directeur général d'Incat, auquel DFDS a confié en avril une étude pour la conception d’un navire de 72 m hybride électrique.

Le renouvellement à marche cadencée

Ce projet intervient alors que Brittany Ferries est sur le point d'achever le programme de renouvellement de sa flotte amorcé en 2020. En 2025, ce sont cinq nouveaux navires qui auront été mis en service et prêts à être alimentés à quai.

Le Salamanca, ferry de 214 m d’une capacité de 1 015 passagers et 3 100 m de linéaire, construit en 2021 à Weihai par le chantier chinois CMJL, a inauguré la flotte au gaz naturel liquéfié (GNL) de l’armateur breton avec sa mise en service en 2022 en Manche.

En mars 2023, son sistership, le Santoña, a rejoint la flotte après avoir été baptisé le 23 mars à Brest pour être exploité entre la Grande Bretagne et l’Espagne avec une escale à Cherbourg.

Tous deux font partie des 11 e-Flexers commandés par l’armateur suédois Stena Line avec lequel Brittany a signé un accord d’affrètement de longue durée avec options d’achat.

Vers le tout-électrique et l'hydrogène ?

Les deux navires hybrides GNL-électriques de 196 m ont, eux, été commandés mi-2021 en pleine crise Covid qui a coûté cher aux exploitants de ferries cloués à quai et a fortiori pour l’entreprise de Roscoff qui avait alors à peine absorbé les affres du Brexit.

Le premier, le Saint-Malo, doit entrer en service en 2024 sur la ligne reliant Saint-Malo à Portsmouth. Le second, le Guillaume de Normandie, naviguera à partir de 2025 entre Caen et Portsmouth. Ils incarnent une nouvelle rupture en dirigeant la société de plus en plus vers une propulsion tout-électrique.

En attendant, ils jouent la carte de l’hybride avec deux moteurs de 13 740 kW carburant au gaz naturel liquéfié (GNL) et 10 MWh de batteries électriques, rechargeables dans les ports. Malgré ses 195 m de long, soit 43 m de plus que le Normandie qu’il remplace, le Guillaume de Normandie réduira sa consommation de 15 % environ, selon Brittany Ferries.

Les deux sisterships, qui pourront embarquer 120 camions, seront équipés pour se brancher à quai. Le port de Caen prévoit par exemple de proposer une connexion à quai à partir de 2027.

Adeline Descamps

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