Avec l'acquisition d'Acta Marine, Jifmar se hisse aux premiers rangs des opérateurs de navires de travail

Crédit photo ©Actu Marine
L'entreprise aixoise d’ingénierie et de support opérationnel en mer met la main sur la flotte et les équipages de l'activité « workboat » de son homologue néerlandaise. Première manifestation de l'ouverture de son capital l'an dernier dont l'apport en fonds propres doit permettre à Jifmar Offshore Services de doubler de taille dans les cinq ans.

Couteau suisse en services et assistance aux travaux maritimes et côtiers avec une flotte de 42 navires – des polyvalents DP pour les travaux offshore, des multicats avec une traction de plus de 50 t au bollard, des CTV pour le transfert d'équipage, des remorqueurs pour le sauvetage...–, Jifmar Offshore Services franchit un cap en acquérant toute l’activité des navires de travail (workboat) du groupe néerlandais Acta Marine.

Avec cette transaction, l’entreprise cofondée en 2005 à Aix-en-Provence par Jean-Michel Berud (un ancien de LD Travocean, filiale de Louis Dreyfus Armateurs) et Foad Zahedi (ex de G-Octopus, une filiale de Thalès réalisant des études de fondation pour les plates-formes sous-marines), met la main sur 26 workboats (multicat, DP2…), les équipages (200 marins), les actifs immobiliers et les contrats en cours.

L’opération ne comprend ni le segment de soutien à la construction pour l'éolien offshore (Offshore Wind Construction Support) ni ses activités de SOV (service offshore vessel), avec les trois Acta Orion, Auriga et Centaurius, ces navires restituant un environnement de vie aux équipes (hébergement, restauration, accès à pied aux plateformes offshore…) qu’Acta Marine a spécialement fait construire pour l'éolien en mer (quatre sont en construction du chantier turc Tersan pour livraison à partir de 2024)

« Le groupe Jifmar devient ainsi le principal opérateur indépendant de workboats au monde. Ensemble, nous renforçons notre position aux Pays-Bas ainsi que notre périmètre d’opération à l’international », indique Jean-Michel Berud, cité dans le communiqué.

Dans la continuité

Les activités « navires de travail » d’Acta Marine seront opérées comme une filiale spécialisée dans les projets en eaux peu profondes du groupe Jifmar depuis leur base néerlandaise de Den Helder. L’ensemble du personnel sera intégré au groupe et Govert Jan Van Oord, actuel directeur général de la division, pilotera désormais les activités néerlandaises pour le compte du groupe aixois.

Les origines d'Acta Marine remontent aux années 70 mais la création de la société sous son nom actuel date de 2005 à la suite de la fusion entre les entreprises néerlandaises de navires de travail Waterweg et Van Stee. Elle est restée une entreprise familiale (250 personnes) mais ses navires opèrent à un niveau international. Elle a ainsi participé à quelques projets emblématiques tels que les îles Palm à Dubaï ou l’expansion du port de Rotterdam (Maasvlakte-2).

Tout comme Jifmar, elle s’est positionnée sur l’éolien offshore dès les balbutiements de ce marché, à la fin de la décennie 2010, avec pour premier contrat d'affrètement, les opérations dans le cadre de la construction du parc éolien Prinses Amalia aux Pays-Bas. Elle sera ensuite de l’aventure sur plusieurs des parcs éoliens offshore en mer du Nord.

« Pépite de l'offshore »

Les personnels d’Acta Marine Workboats intègrent, eux, un groupe, souvent présenté comme une pépite de l'offshore pour le secteur des télécommunications, l’industrie pétrolière et gazière, l’éolien offshore (première diversification en 2009), les énergies marines renouvelables, le génie civil, l’aquaculture, la défense (récupération d’objets).

Ces dernières semaines, Jifmar a été placée sous les projecteurs en tant que propriétaire du Canopée, le roulier de nouvelle génération équipé de quatre voiles et affrété par ArianeGroup pour collecter les éléments de son lanceur Ariane 6 dans les différents sites européens et les acheminer jusqu'au centre spatial guyanais à Kourou. Le navire de 121 m de long, exploité par Alizés, coentreprise de Zéphyr & Borée et de Jifmar Offshore Services, a démarré ses opérations en juin d’abord au moteur puis avec ses voiles en août.

Avec le soutien d'un fonds d'infrastructure

Les dernières opérations de croissance externe de Jifmar remontent aux années d'avant-Covid. Entre 2016 et 2019, le groupe aixois avait acquis une société au rythme d’une par an, avec une double finalité stratégique : étoffer ses capacités et élargir sa gamme de services. Après la normande VDC Offshore en 2017, l’écossaise North West Marine en 2018, le groupe aixois avait intégré une autre écossaise, Delta Marine, spécialisée dans les travaux maritimes et sous-marins et bien positionnée sur les services auprès des opérateurs de parcs éoliens et de projets aquacoles.

L'entrée dans son capital en 2022 du fonds d’infrastructure Marguerite, qui a repris les 44 % détenus par Raise depuis 2016 et une partie de la participation des deux dirigeants, toujours actionnaires à 35 % après le deal, a permis d'injecter 50 M€ en fonds propres dans la société.

À l’époque, la dette de Jifmar consistait en leasing pour le financement des navires (en dehors du PGE de 7,2 M€ obtenu en 2020). Le groupe (300 personnes, 45 M€ de chiffre d’affaires) est connu pour ses marges Ebitda de 30 à 35 % selon les années.

Détenu notamment par la Caisse des dépôts et la Banque européenne d’investissement (BEI), le fonds Marguerite doit lui permettre d’accélérer sa croissance organique, en profitant du boom des énergies renouvelables offshore et de la dynamique des câbles sous-marins, mais aussi de réaliser des opérations de croissance externe en vue de doubler de taille dans les cinq ans.

Adeline Descamps

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15