C'est à 3 000 km du quartier portuaire de Chantenay à Nantes, où se situe son siège, que la société fondée en 2016 par d’anciens ingénieurs aéronautiques d’Airbus a choisi d'implanter le centre d’essais de ses ailes de traction automatisées pour navires.
La ville de Dakhla est située dans la partie du Sahara occidental sous administration marocaine, mais également revendiquée par la République sahraouie. Il s’agit d’un spot réputé pour la pratique du kite-surf et de la planche à voile en raison de la constance des vents tout au long de l’année et de la température de l’eau particulièrement clémente, même en hiver.
Mais ces paramètres n’ont sans doute pas été déterminants dans le choix d'implanter, au sein d'un hangar de 2 400 m², son centre de R&D et d'y localiser ses essais.
Tester différents conditions de vent
Le site comprendra aussi un banc d'essai aménagé à l'extérieur pour éprouver son aile de traction Seawing dans différentes conditions de vent.
L’entreprise indique notamment que les conditions de vent vont lui permettre de procéder à des essais plus fréquents, et d'accélérer ainsi la validation des phases finales de développement de son système vélique destiné à la propulsion secondaire des navires marchands.
Affiner le réglage de la dynamique de vol
Les essais, au cours desquels les ailes de traction seront déployées depuis des mâts installés au sol, visent notamment à affiner le réglage de la dynamique de vol de façon à améliorer la puissance de traction.
L’automatisation du déploiement et du repli de l’aile doit aussi être améliorée. Ces tests à terre compléteront ceux déjà réalisés en mer.
À bord, les essais se déploient
Pour ce qui concerne les déploiements à bord des navires, Louis Dreyfus Armateurs avait ouvert la voie avec un modèle réduit à bord du roulier opéré pour le compte d'Airbus, le Ville de Lyon, puis, en 2021 avec un Seawind en taille réelle.
Cette dernière campagne, effectuée sur de nombreuses liaisons transatlantiques, a validé début 2023 les phases de décollage et d’appontage de l’aile puis, mi-2023, l’efficacité de la traction.
Déjà engagé auprès d’Airseas pour l’équipement massif de sa flotte, l’armateur japonais K-Line devrait désormais prendre la suite avec une série de tests à bord d’un de ses navires dans les mois à venir.
Airseas prévoit le lancement de la production d'ici 2026. L’entreprise n’a pas encore précisé si elle sera localisée à Nantes, où s’effectue aujourd’hui la fabrication des prototypes.
Étienne Berrier