Le cahier des charges indique que le projet sera dédié aux conteneurs et aux marchandises diverses non-conteneurisées. La ligne de quai actuelle du terminal de conteneurs sera allongée de 525 m pour atteindre au total plus d’1 km. La superficie devrait atteindre 22,5 ha contre 5 actuellement. La présentation des offres a été fixée au 28 janvier 2022.
Le terminal actuel est exploité depuis 2018 par la société Yilport Huelva, filiale du groupe turc Yilport Holding ING. Il offre une capacité de manutention de 200 000 EVP par an et dispose de 256 prises pour les conteneurs réfrigérés (reefers). Le projet annoncé par l’Autorité portuaire de Huelva (APH) s’inscrit dans une dynamique de développement du trafic de conteneurs dans le sud de l’Espagne. Si Algésiras fait figure de leader incontesté, les terminaux des ports de Cadix et de Málaga connaissent un regain d’activité, avec des hausses respectives de trafic de 141 et 133 % pendant les huit premiers mois de 2021.
Montée en puissance
Le groupe Yilport a fait part de son intérêt pour l’extension du terminal et a annoncé qu’il déposerait une offre. Lors de la tenue récente du Mediterranean Ports and Shipping, à Valence, Rafael Sapiña, chef du développement des terminaux de Yilport, a précisé que le groupe souhaite « entrer en compétition dans le marché du transbordement dans le détroit de Gibraltar ». Une activité qu’il a évalué à 24 MEVP par an et qui est « actuellement contrôlé par les grandes compagnies maritimes ».
Le groupe turc a construit une position solide à Huelva, un port traditionnellement spécialisé dans les vracs pour l’industrie (95 % du trafic en 2020). Le trafic de conteneurs progresse régulièrement depuis 2018. Il a même augmenté de 13 % en 2020, malgré la pandémie, pour atteindre 84 000 EVP (contre 58 000 EVP en 2017), uniquement en export-import.
Trois portiques super post-panamax
L’activité est demeurée stable pendant les huit premiers mois de 2021 (52 000 EVP). Cet été, Yilport Huelva a réceptionné trois portiques super post-panamax qui lui permettent de traiter des navires d’une capacité de 10 000 EVP contre 3 000 EVP auparavant.
Un des atouts clés de l’installation actuelle réside dans l’existence d’un terminal ferroviaire à quai. Le groupe développe les pré- et post-acheminements ferroviaires vers le reste de l’Espagne mais aussi vers le Portugal où Yilport est fortement implanté (sept terminaux). À l’image des principaux acteurs portuaires implantés en Espagne, le groupe turc souhaite combiner l’export-import et le transbordement, dans le cadre d’une « stratégie ibérique » qui n’est pas sans ressembler, à une moindre échelle, à celle mis en œuvre par MSC.
Daniel Solano