Deuxième port espagnol derrière Algésiras par le tonnage, Valence réalise une bonne performance comparée aux autres ports ouest-européens. Avec 80,88 millions de tonnes, son trafic ne recule que de 0,2 %. Toutes les catégories de marchandises sont en repli, excepté le conteneur, qui progresse de 2,5 % en tonnage, stable en nombre de boîtes, à 5,4 MEVP.
Valence continue de s’affirmer comme le premier port à conteneurs du bassin méditerranéen. Dans cette zone, il n’égale pourtant pas la performance de Tanger Med qui, avec sa progression de 20 %, s’est hissé à près de 5,8 MEVP, prenant ainsi la première place parmi les plateformes de transbordement en Méditerranée.
Avec 80,88 Mt, le port espagnol canalise son repli par rapport au trafic record atteint en 2019, à quelque 181 000 tonnes. Une performance comparée aux autres ports ouest-européens et au regard des catégories de marchandises, toutes en recul. Un résultat à attribuer aux conteneurs. Toutes les grandes catégories de marchandises sont en effet en fort repli : - 14 % pour les vracs liquides (2,7 Mt), - 15 % pour les vracs solides (1,9 Mt) et - 13 % pour les marchandises diverses non conteneurisées (12,7 Mt), qui consistent essentiellement en trafic roulier (11,2 Mt, - 11%).
Les transbordement en hausse
Seuls les conteneurs, qui représentent près de 80 % de l’activité du port de Valence, voient leur tonnage augmenter, dépassant de 4 % le volume enregistré en 2019 pour atteindre 63,3 Mt. En nombre d’EVP, le trafic conteneurisé affiche cependant en 2020, une très légère baisse par rapport à 2019 : - 0,2 %, soit 5,43 MEVP. Cette divergence entre tonnage et EVP s’explique par la progression de 2,7 % du nombre de conteneurs pleins, due au transbordement qui a concerné 2,56 MEVP en 2020, soit 7,5 % de plus que l’année précédente.
Alors que les principales origines et destinations des conteneurs de Valence sont en baisse (Extrême-Orient, Amérique), d’autres progressentau contraire (Afrique de l’Ouest, sous-continent indien, golfe persique) ou sont stables (Méditerranée et mer Noire).
L’évolution mensuelle du trafic rappelle l’année 2020. Que ce soit pour l’ensemble des marchandises ou pour les conteneurs, le port de Valence a démarré l’année avec un trafic au-dessus de sa moyenne mensuelle, il a sous-performé de mars à juillet, et a ensuite systématiquement battu ses records mensuels de trafic d’août à décembre, soulignant le dynamisme de la reprise de l’industrie et des exportations espagnoles. En août et en octobre, le port a dépassé les 500 000 EVP par mois pour la première fois de son histoire. L’année termine en fanfare avec un trafic en hausse de 17 % pour les conteneurs et de 18 % pour le tonnage total sur le mois de décembre.
Chine, première origine et destination
L’année 2021 commence aussi très fort avec en janvier, une augmentation du tonnage total de 8 % et une croissance de 4 % des conteneurs, pour lesquels la Chine redevient la première origine et destination du port espagnol. Cette bonne tendance s’est confirmée en février pour les conteneurs avec une croissance de 8 %. Certains vracs connaissent de très importantes hausses de trafic : + 32 % pour l’agroalimentaire et + 24 % pour les matériaux de construction par exemple.
« L’exportation a été la clé de l’activité dans les derniers mois de 2020 et au début de cette année, explique le président de l’autorité portuaire, Aurelio Martinez. Ainsi, entre août et décembre, les exportations conteneurisées ont augmenté en moyenne de 11 % tandis qu’en janvier de cette année, elles étaient en hausse de 12,5 %. Dans la première quinzaine de février, la croissance était de 21 %, enregistrant des records en glissement annuel. À cet égard, il convient de souligner l’importance des données pour le début de cette année car ces augmentations se produisent pendant une pandémie avec des restrictions d'activité dans de nombreux secteurs par rapport à la même période de 2020 alors que le Covid-19 n’était pas encore présent. »
Étienne Berrier
Une analyse en temps réel de l'environnement portuaire
Le port espagnol a lancé un programme de surveillance et d'analyse en temps réel de la qualité de l'air, du bruit et des conditions météorologiques dans le port. Cette initiative fait partie du projet Green C Ports, coordonné par la Fondation Valenciaport et cofinancé par l'Union européenne. Le projet teste l'utilisation de nouvelles technologies, notamment l'IoT (objets connectés), les big data et l'intelligence artificielle pour améliorer les opérations.
L’investissement dans deux cabines de contrôle environnemental s’élève à 295 K€. Les sites ont été sélectionnés par le Centre d'études environnementales pour la Méditerranée (CEAM), une fondation pour la recherche, l'innovation technologique et l'amélioration de l'environnement.
Les cabines sont équipées de cinq analyseurs de gaz qui mesurent la concentration de dioxyde de soufre, d'oxydes d'azote, d'ozone, de monoxyde de carbone et de particules PM10 et PM2,5. Elles sont également équipées d'une station météorologique permettant de mesurer la vitesse et la direction du vent, les précipitations, le rayonnement solaire, la température, l'humidité relative et la pression barométrique. Les sonomètres mesurent les niveaux de bruit dans le port et toutes les données sont reçues et analysées en temps réel.
Depuis le lancement du programme, l’autorité portuaire indique que sur les 56 jours analysés, la qualité de l'air a été jugée excellente pendant 46 jours et bonne pendant 10 jours. Les données de la surveillance sont accessibles au public afin que les résidents puissent mieux appréhender leur environnement. L'autorité portuaire utilise également les données pour planifier les opérations et identifier les mesures à prendre pour réduire l'impact des opérations portuaires.
A.D.