Un démonstrateur pilote, visant à déterminer l’intérêt de la blockchain pour améliorer le compétitivité de la chaîne logistique et la massification des transports, a été lancé par la délégation interministérielle au développement de l’axe portuaire et logistique Méditerranée-Rhône-Saône.
Initialement prévu pour la fin de l’année 2018, le projet MeRS (pour Méditerranée-Rhône-Saône) a finalement été lancée fin février 2019, au cours d’un séminaire qui s’est déroulé au Grand Port maritime de Marseille. But de cette expérimentation pilote : déterminer la façon dont la blockchain peut améliorer le transport de marchandises et faciliter sa massification.
Le porteur de ce projet est la délégation interministérielle au développement de l’axe portuaire et logistique Méditerranée-Rhône-Saône. Participent aussi, y compris financièrement, la Banque des territoires (Caisse des dépôts), les Voies navigables de France (VNF), la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et le Grand Port maritime de Marseille (GPMM). Quant à la mise en œuvre de l’expérimentation, elle est assurée par trois entreprises spécialisées : Marseille Gyptis International (MGI), spécialiste des systèmes d'information portuaire (CCS), Buy Co, qui fournit des solutions numériques aux chargeurs, et Keeex, spécialiste de la blockchain. Chargeurs, transporteurs et logisticiens, qui se sont réunis au sein d’un consortium, sont aussi associés à ce projet puisqu’ils seront les utilisateurs du pilote.
Replicable ailleurs
La blockchain peut la logistique et le transport de marchandises, sa principale caractéristique est permettre l’échange de données de façon à la fois transparente et sûre. Surtout, grâce à un registre partagé entre tous les utilisateurs, elle évite le recours à un tiers de confiance pour garantir la sécurité des données échangées : le rôle des Cargo Community Systems est ainsi remis en cause, de même que celui des commissionnaires de transport.
Le démonstrateur pilote, dont le prototype doit être opérationnel en juin 2019, vise selon le Grand Port maritime de Marseille à « tester la sécurisation de la chaîne de transport digitale afin d’améliorer la fluidité, la sûreté et la compétitivité de la chaîne logistique et de l’acheminement intermodal de marchandises sur l’axe Rhône-Saône. La solution, qui permettra de construire une chaîne de documents virtuels et sécurisés, rendra possible le partage de données entre entités sans superstructure grâce à la technologie de la blockchain qui interface de façon certifiée des acteurs nombreux sans besoin de tiers de confiance. » L’expérimentation, si elle donne satisfaction, pourrait donner lieu à un projet « reproductible qui pourra être commercialisé dans tous les ports du monde. »
Étienne Berrier