Le bois en tant qu’énergie est reconnu comme une des alternatives pour assurer la transition énergétique vers la neutralité carbone en 2050. Historiquement ancré en Normandie avec ses activités de raffinage et de pétrochimie et la présence d’un centre de recherche, TotalEnergies, via sa filiale de distribution, TotalEnergies Marketing France, revendique sur ce marché une part proche de 15 %.
Selon l’Association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, « la demande a connu en 2021 une croissance fulgurante », tirée par les ventes de poêles (+ 41 %) et de chaudières qui ont été multipliés par 1,2. Environ 1,5 million de ménages français se chauffaient alors aux granulés, se matérialisant pat une consommation de 2,4 Mt. D’ici à 2024, la filière va devoir augmenter ses capacités d'un million de tonnes.
Les pellets importés d’Europe du Nord, via Sea-Invest-Rouen par voie maritime, sont issus de forêts gérées durablement. « Grâce à cette ressource, nous entendons compléter la production nationale face à une demande qui explose », confirme François Boussagol, directeur Commerce général de TotalEnergies Marketing France, qui estime à 3 M€ l’investissement du groupe à Grand-Couronne.
La logistique du vrac et de l’ensachage des pellets y est effectuée sur un site classé Atex de 2 500 m2. Le produit est brouetté depuis bord à quai vers un hangar d’une capacité de stockage de 4 000 t. Le pellet est ensuite dépoussiéré puis stocké dans un silo-tampon attenant pourvu de deux cellules de 3 t.
Une partie du combustible est livrée en vrac par camions aux collectivités locales dans un rayon de 200 km de Rouen. L’autre, destinée à la clientèle des particuliers, est emballée par sacs de 15 kg, ensuite palettisés à la cadence de 130 unités de 66 sacs par jour.
Un flux de 50 00t/an pour Sea-Invest Rouen
Directeur général de Sea-Invest France, Nils Beneton se félicite de ces investissements qui participent à la métamorphose du site de Grand-Couronne longtemps abonné à un trafic exclusivement charbonnier (800 000 t/an) mais aujourd’hui réduit à une portion congrue.
L’opérateur de terminaux y a lui-même investi ces deux dernières année. « Sur le quai de la Papeterie, où Haropa Port de Rouen a investi 8,5 M€ en rénovation, Sea-Invest Rouen a édifié un nouveau hangar de 9 000 m2 (5.5 M€) et va consacrer 2 M€ à la construction d'un poste de desserte ferroviaire. La construction du hangar 9 de 6 500 m2 et la rénovation des entrepôts de la zone 2 ont représenté un engagement financier de 4 M€ chacun », indique le dirigeant. Le manutentionnaire s’est en outre doté d’une grue hydraulique Sennebogen pour 1,2 M€.
« L’importation des pellets en provenance de Suède et d’Estonie est opérée par petits vraquiers de 4 000 t affrétés à raison d’un par mois » indique de son côté Gérald Langlois, directeur de Sea-Invest Rouen qui en est l’agent maritime et le manutentionnaire.
Robert Querret