À 107,82 Mt, le port marocain de Tanger Med a achevé 2022 sur une hausse d'activité par rapport à 2021 qui avait franchi le cap des 100 Mt (101 Mt). Un volume représentant, selon Tanger Med Port Authority (TMPA), 54 % des marchandises manutentionnées du pays
Le conteneur, à 7,6 MEVP, a progressé l'an dernier de 6 % comparé à l'année précédente. L'autorité portuaire estime que le hub marocain a dépassé son volume mensuel de 70 000 EVP en raison d'une bonne productivité.
Pour autant, il marque le pas. Avec un trafic conteneurisé de 5,7 MEVP, Tanger Med s’était offert, en pleine année de crise sanitaire en 2020, une progression de 20 % par rapport à 2019. En 2021, le port du détroit de Gibraltar devait encore élargir son emprise, totalisant 7,17 MEVP, en croissance de 24 % par rapport à 2020. L’entrée en service du T3 en janvier 2021 n’y était pas étrangère. En 2022, la dynamique s’est donc enrayée sans qu’elle soit justifiée par l’autorité portuaire.
Bataille du transbordement gagné
Avantageusement placé sur les lignes Est-Ouest, Tanger a gagné dès 2020 la bataille du transbordement en Méditerranée, profitant des arbitrages opérés par les armements dans leur réseau et qui consistaient à s’appuyer sur des ports pivots.
Cette montée en puissance progressive sur le terrain du transbordement s’est opérée au détriment d’Algésiras, le port espagnol qui lui fait face, de l’autre côté du détroit de Gibraltar.
Hub de transbordement historique (85 % des flux totaux), le port andalou subit depuis une une pression concurrentielle toujours plus forte. En réaction, l’espagnol mise sur ses investissements ferroviaires pour accélérer l’activité hors transbordement.
Effet Stellantis et Renault encore et encore
Dans le roulier, Tanger Med a comptabilisé 460 000 camions TIR. Un trafic en hausse de 13 % par rapport 2021, représentant plus du double de l'augmentation du volume conteneurisé, que TMPA attribue aux « exportations nationales de l'industrie, qui a progressé de 22 %, et de l'agroalimentaire, en hausse de 11 % ».
Les véhicules neufs, dont le volume a frôlé la barre des 480 000 unités en 2021, ont crû de 11 % sur les deux terminaux du port marocain. Selon l'autorité portuaire, les usines Renault de Melloussa et Somaca ont exporté plus de 295 000 véhicules tandis que l'usine Stellantis de Kénitra a, elle, fourni à l'export 124 000 voitures Peugeot. Tanger reste extrêmement dépendant de l’activité des deux constructeurs français implantés localement, Renault à Tanger et Stellantis à Kenitra.
Les vracs solides en hause de presque 20 %
Parmi les vracs, les liquides ont franchi la barre des 9 Mt, en hausse de 6 % comparé à 2021. Les vracs solides, à 404 000 t, ont progressé de 18 % en 2022 par rapport à l'année précédente. Un bond que TMPA attribue à la progression de bobines de tôles et aux céréales.
Enfin, l'activité passager a dépassé la barre des 2 millions de voyageurs l’an dernier. Une forte reprise, selon l'autorité portuaire, comparé aux années 2020 et 2021 durant lesquelles ce secteur avait souffert, comme dans de nombreux autres ports mondiaux, des restrictions liées au Covid-19.
Quant au nombre d'escales, il a progressé de 32 % l'an dernier, s'élevant à 14 404, dont 961 navires d'une taille supérieure à 290 m.
Le groupe Tanger Med gère le complexe portuaire Tanger Med mais à travers sa participation dans Marsa Maroc, il est également impliqué dans les opérations de neuf autres ports du Royaume. Le volume total traité par le groupe atteint ainsi les 146 Mt de marchandises et 8,5 MEVP.
Vincent Calabrèse
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