Suite à l’approfondissement du chenal d’accès au port de Rouen, des travaux sont entrepris pour moderniser le terminal céréalier Soufflet de Canteleu, qui sera accessible aux navires de 230 m de long et 53 000 t de port en lourd. Le groupe céréalier y a investi 10 M€ de concert avec Haropa qui avait programmé 7,8 M€.
De 2012 à 2019, le port céréalier de l’axe Seine a mené un travail d’amélioration de ses accès nautiques : les dragages ont permis d’approfondir le chenal de navigation, d’abord dans sa partie aval puis amont. Les points hauts ont été arasés pour gagner jusqu’à 1 m de tirant d’eau. Les navires présentant jusqu’à 11,3 m de tirant d’eau peuvent désormais charger à Rouen, le record en la matière étant détenu par le vraquier Equinox Dream, qui présentait 11,15 m de tirant d’eau lorsqu’il a redescendu la Seine en décembre 2019, après avoir chargé 45 000 t d’orge fourragère au silo Sénalia de Grand-Couronne.
Les terminaux, où les panamax vont remplir leurs cales de grains, doivent aussi s’adapter au nouveau tirant d’eau maximal du chenal de navigation en Seine. Soufflet, dont la filiale d’exportation de céréales Socomac exploite un silo à Canteleu, investit ainsi 10 M€ dans sa rénovation, de concert avec le port rouennais, qui avait prévu un montant de 7,8 M€ pour ces travaux, dans le cadre du programme d’amélioration de ses accès nautiques, financé par le Contrat de projet interrégional État-région (CPER) vallée de la Seine 2015-2020.
7,8 M€ à la charge du port de Rouen
Le terminal Socomac-Soufflet, situé en rive droite de la Seine immédiatement à l’aval de la ville de Rouen, n’offrait aux navires qu’un tirant d’eau de 10,3 m. Les travaux de dragage réalisés au cours du premier semestre 2020 par la drague Jean Ango ont consisté à approfondir la souille sur une largeur de 40 m, et d’augmenter sa longueur de 50 m pour qu’elle puisse accueillir des navires de 230 m de long. Préalablement, la berge avait été renforcée fin 2019 par un rideau de palplanches.
Une seconde phase de travaux, programmée antérieurement mais retardée par la crise de la Covid-19, va s’ouvrir à partir d’octobre 2020. Elle sera facilitée par l’arrêt programmé de l’exploitation du terminal Soufflet, les débuts de campagne d’exportation étant habituellement une période de moindre activité à Rouen. Le système d’amarrage et d’accostage sera entièrement rénové, avec l’implantation de nouveaux ducs-d’Albe, amortisseurs et bouclier d’accostage. Une nouvelle plateforme sera aussi installée, ainsi qu’une passerelle pour l’accès des lamaneurs.
Cadence de 2 000 t/h
Le silo Socomac-Soufflet pourra ainsi accueillir des navires d’une longueur de 230 m, jusqu’à 53 000 tpl et atteignant un tirant d’eau de 11,3 m. Mais, au-delà de l’accueil des navires, le poste de chargement doit aussi être rénové, opération pour laquelle Soufflet a prévu d’investir 10 M€. Un nouveau portique de chargement sera installé, qui atteindra une cadence de 2 000 t/h contre 1 200 t/h pour le portique actuel, en exploitation depuis 1974. « Il sera doté des dernières technologies de maîtrise des émissions de poussières au chargement, précise Frédéric Monchablon, directeur de Socomac. L’ensemble du circuit d’alimentation sera également rénové et adapté aux cadences de l’outil pour rendre l’exploitation du site plus flexible et répondre à une exigence croissante de maîtrise qualitative des produits exportés. »
Étienne Berrier
